Le monde s'accorderait-il enfin sur le climat ? Les pays négociant à Lima, sous l'égide de l'ONU, en vue d'un pacte multilatéral en 2015 pour limiter le réchauffement climatique, ont conclu dimanche un accord sur leurs futurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a annoncé le ministre péruvien de l'Environnement Manuel Pulgar-Vidal. Les engagements doivent permettre une baisse globale des émissions de 40 à 70% d'ici à 2050.
Des négociations prolongées. Un projet de texte, qui servira de document de base aux négociations préalables au sommet de Paris sur le climat fin 2015, a été adopté à l'issue de deux semaines de pourparlers intenses, a-t-il précisé. La conférence de l'ONU sur le climat, qui aurait dû s'achever vendredi, avait été prolongée de plus de 30 heures en raison d'un clivage entre pays du Nord et du Sud.
Une baisse de CO2 de 40 à 70%. Aboutir à un accord sur le format des engagements, ou contributions nationales, que les pays prendront courant 2015 pour réduire leurs émissions était l'un des objectifs du rendez-vous de Lima. Le format des contributions concerne notamment l'année de référence, la période d'engagement, le plan d'action, les secteurs concernés, la méthodologie retenue.
Les engagements doivent permettre une baisse globale des émissions de 40 à 70% d'ici à 2050: une nécessité absolue pour parvenir à limiter à 2°C la hausse de la température de la planète. Le secrétariat de la Convention de l'ONU sur le climat sera chargé de préparer pour le 1er novembre 2015 une synthèse de l'ensemble des contributions, afin de vérifier qu'elles permettront de tenir l'objectif des 2°C.
>> "Combien de catastrophes faudra-t-il avant une réaction ?", se demandait Daniel Cohn-Bendit vendredi :
Les pays riches devront montrer l'exemple. Le texte final adopté à Lima a apaisé les pays émergents, dont la Chine et l'Inde. Les premières esquisses de l'accord précédentes imposaient à leurs économies un fardeau trop lourd pour leur économie en croissance, par comparaison avec les pays déjà "riches". "Nous avons obtenu ce que nous voulions", a déclaré le ministre indien de l'Environnement, Prakash Javedekar, satisfait de voir que le texte préserve l'idée que les pays riches doivent montrer l'exemple en matière de réduction des gaz à effet de serre. L'accord trouvé à l'issue des deux semaines de négociations de Lima dit en effet clairement que les pays riches devront fournir un soutien financier aux pays en développement.
Les prévisions alarmantes de Meteo France pour 2050 cc @vdhollandehttp://t.co/WkxbwAjM9Kpic.twitter.com/QNwAM2Ni4R— Gaétan Supertino (@gsupertino) 4 Décembre 2014
Insuffisant ? Mais même ainsi, le secrétariat des Nations unies au changement climatique a indiqué que les engagements combinés de tous les pays, en vue de la conférence de Paris, ne suffiront pas pour atteindre l'objectif affiché, à savoir limiter le réchauffement à 2° Celsius au-dessus de la température moyenne de l'ère pré-industrielle. "C'est un bon document pour préparer Paris", a cependant assuré le commissaire européen à l'Energie et au Climat, Miguel Arias Canete.