Les mauvais élèves du climat font enfin un effort. La Chine et les Etats-Unis se sont fixés mercredi à Pékin de nouveaux objectifs concernant leurs émissions en marge du sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec). La perspective de la conférence climat de Paris, fin 2015, semble avoir mis une pression suffisante pour que les deux premiers émetteurs de gaz à effet de serre se décident.
Une première. A eux deux, les deux pays représentent 45% de la totalité des émissions de CO2 sur la planète. Les émissions de CO2 per capita de la Chine dépassent désormais celles de l'Union européenne.
La Chine, devenue récemment premier émetteur mondial, s'est pour la toute première fois engagée sur la question du pic de ses émissions, l'année à partir de laquelle elle diminuera ses productions de gaz à effet de serre. Selon la Maison Blanche, qui s'est exprimée sur cet accord, Pékin a évoqué l'année 2030, avec l'intention "d'essayer d'y arriver plus tôt". De leur côté, les Etats-Unis se sont engagés sur une réduction de 26-28% d'ici 2025 par rapport à 2005. Selon un haut responsable américain, "le fait que les Etats-Unis et la Chine, traditionnellement considérés comme les leaders de deux camps opposés (dans les négociations sur le climat, ndlr.), avancent ensemble, va avoir un gros impact".
Le constat des scientifiques est sans appel : si l'on continue sur notre lancée, nos efforts ne permettront pas de limiter la hausse de la température mondiale à +2°C. La communauté internationale s'est fixée ce seuil pour limiter les conséquences catastrophiques du dérèglement climatique. Or, fin 2015 à Paris, la conférence annuelle sur le climat doit décrocher un accord ambitieux, dans un contexte difficile.
Problème pour les Américains : le Congrès, récemment passé au main de l'opposition nationale, pourrait bloquer la ratification de ces objectifs, qu'un haut responsable estime "à la fois ambitieux et réalisables".
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Un pré-Paris 2015. Dans les négociations sur le climat, la Chine insiste systématiquement pour ne pas être logée à la même enseigne que les pays industrialisés. Pékin met en avant le principe des "responsabilités communes mais différenciées", selon lequel la responsabilité de la lutte contre le réchauffement planétaire incombe principalement aux pays développés.
Ces annonces ont été réalisées alors que le président américain Barack Obama a été reçu mercredi à Pékin par son homologue chinois Xi Jinping, après que les deux dirigeants eurent participé la veille au sommet de coopération économique de l'Asie-Pacifique (Apec).