C’est une rumeur partie du Nord de la France qui s'est répandue comme une traînée de poudre via les réseaux sociaux. Une mauvaise blague qui ne fait plus du tout rire les policiers dans toute la France. Des agressions et des plaintes causées par des "clowns agressifs" se sont multipliées en fin de semaine, avec notamment plusieurs interpellations dans le Sud de la France. Le phénomène a pris une telle ampleur que la police a lancé dimanche un message de prévention sur Facebook : "si je croise un clown, je fais le 17".
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14 clowns armés à Agde. Quatorze adolescents déguisés en clown ont été interpellés samedi soir à Agde, dans l’Hérault. Ils étaient armés de pistolets, de couteaux ou de battes de baseball et traînaient sur le parking d’un lycée. Au même moment, à Montpellier, un homme a reçu 30 coups de barre de fer par un homme grimé en clown et deux complices qui voulaient le détrousser et s’emparer de son téléphone portable. Plusieurs plaintes ont encore ainsi été déposées dans le département. Dans une toute autre région, en Alsace, des témoignages évoquent des clowns armés de couteaux aperçus en train de rôder dans les rues.
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"Halloween explique en partie l’idée du canular". La rumeur sur les réseaux sociaux semble désormais avoir bien pris corps et se caractérise par des agressions réelles et des plaintes qui s’accumulent. A quelques jours d’Halloween, le phénomène pourrait encore s’amplifier, explique, au micro d’Europe 1, Pascal Froissard, sociologue et enseignant à l’Université Paris VIII, spécialiste de la rumeur. "Plus on en parle, plus on donne de scénarios à des gens qui vont éventuellement passer à l’acte", estime-t-il. "Le personnage est bien choisi car les clowns ont toujours été inquiétants. Mais le fait que nous soyons à quelques jours d’Halloween explique en partie l’idée du canular, de la peur, et l’idée du clown dangereux. C’est un excellent prétexte", assure l’universitaire.
Face à l’ampleur du phénomène, la police a donc diffusé dimanche un message de prévention sur Facebook. Le problème est ainsi pris très au sérieux, nous indique-t-on. Avec ces agressions, les policiers estiment que le phénomène a atteint son pic. Mais les forces de l’ordre comptent sur le fait que cette "mode" retombe avant de s’éteindre d’elle-même dans les jours qui suivront Halloween.