La France veut tenir son rang dans un monde chaque jour plus numérique. Pour y parvenir, le ministre de l’Education, Benoît Hamon, a annoncé dimanche que les élèves de primaire seront initiés au code informatique dès la rentrée prochaine sur le temps périscolaire. Il fera également parti à termes des programmes du second degré. Une mesure que salue au micro d’Europe 1 Serge Abiteboul, professeur à l’ENS, directeur de recherche à Inria et membre de l'Académie des sciences. En effet, si le but n’est pas de transformer les enfants en programmeurs, avoir de telles notions pourra être une force pour trouver du travail, particulièrement dans les métiers innovants.
Connaître les bases du langage informatique. Serge Abiteboul estime que les notions de codes sont facilement accessibles, même pour un public jeune. "On va leur enseigner les bases de l’informatique, on peut le faire dès 8 ou 10 ans. Ils vont apprendre à écrire un peu de programme, des programmes très simples, des jeux par exemple", explique l’informaticien.
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S’immerger dans la culture numérique. Le professeur assure qu’avoir des notions de code informatique est "aussi important qu’apprendre à lire et compter", dans un monde de culture numérique. Un enjeu d’autant plus important que la France a pris du retard sur le sujet. Rien de grave toutefois, "on peut le rattraper", garantit Serge Abiteboul, rassuré de voir le ministère de l’Education prendre les choses en main.
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Un risque de creuser les inégalités ? Toutes les écoles, dont le financement dépend en partie des mairies, ne sont pas équipée égalitairement en matériel informatique. Rien de grave toutefois pour l’informaticien qui explique que le code peut "s’apprendre autour de jeux" et qu’on peut inculquer "les rudiments de la programmation sans ordinateur". Cela s’appelle l’informatique débranché. Un moyen ludique d’enseigner les concepts des nombres binaires, des algorithmes et de la compression de donnée, avec des bouts de cordes et des cartes, sans toucher au moindre clavier.
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Former les profs. Pour les élèves de primaire, les premiers pas dans le langage informatique doivent se faire dès la rentrée. Or, tous les professeurs sont loin d’avoir les compétences nécessaires à l’enseignement des langages informatiques. "Le ministre a parlé d’utiliser le temps périscolaire. Il y a un réseau associatif de passionnés qui est très actif", souligne Serge Abiteboul. Toutefois, cette solution ne peut être que transitoire, "à termes, les professeurs doivent s’y mettre", assure-t-il.