CŒUR. Implanté en décembre, mort en mars. Comme en 1967 avec le premier patient greffé du cœur, mort rapidement lui aussi, le premier homme souffrant d'insuffisance cardiaque terminale ayant bénéficié d'une implantation d'un cœur 100% artificiel est mort dimanche. Ce décès, survenu 75 jours après l'opération, indique-t-il que la révolution annoncée est déjà compromise ? Le Dr Olivier Hoffman, cardiologue et président du Collège national des cardiologues français a tenu à relativiser au micro de Thomas Sotto sur Europe 1.
Le décès n'est pas forcement dû à l'implant. "On ne sait pas encore de quoi est mort cet homme", rappelle tout d'abord le docteur Hoffman. Mais les raisons de cette mort ne sont pas forcément dues à une défaillance de l'implant. "Quand on à une insuffisance cardiaque terminale, le foie est malade, le rein est malade, le cerveau peut l'être aussi. Beaucoup de raisons peuvent expliquer ce décès", précise le spécialiste.
75 jours de survie, c'est plus qu'espéré. Olivier Hoffman rappelle là encore que si cette implantation figure comme "une grande première", il ne s'agit pas ici encore d'une avancée acquise. "C'est une étude de faisabilité qui a pour but de savoir si le patient avec ce cœur (…) va pourvoir survivre. Ça a été le cas pendant 75 jours alors que le but était de 30 jours, soit deux fois et demi plus", note-t-il avant d'insister : "il n'avait pas d'alternative thérapeutique, ce cœur bioprothétique était pour lui la seule alternative".
"Une avancée majeure qui doit être confirmée". D'autres patients sont en attente d'une implantation d'un cœur artificiel. Ce décès va-t-il stopper le processus et les attentes des malades ? "Non, l'étude se poursuit", assure le cardiologue. "Cela fait partie de cette étude de faisabilité. Trois autres [malades] dans ce protocole ont reçu le feu vert", poursuit-il.
En attendant la "révolution" du cœur artificiel, le Dr Olivier Hoffman insiste sur la nécessité de la prévention "bien en amont sur les facteurs de risque". "Elle permettra d'éviter de dégrader son cœur par des infarctus et d'arriver à ce stade d'insuffisance cardiaque terminale", assure-t-il. "Sinon, c'est un espoir, et une avancée majeure mais qui évidemment doit être confirmée", conclut-il.
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