Le crime et la délinquance ont "coûté" 115 milliards d'euros de juillet 2008 à juin 2009, selon une étude menée par un économiste à la demande de l'Institut pour la justice et publiée mardi.
Une étude loin d’être innocente qui veut montrer que la délinquance coûte bien plus chère à la société que ce que l'on dépense pour lutter contre elle. "Dans un contexte de contrainte budgétaire aiguë, la lutte contre l'insécurité est parfois critiquée pour son coût", relève l'association de défense des victimes qui a commandé cette étude, estimant que "le débat gagnerait à être éclairé par ce que coûte l'insécurité elle-même". Selon l’économiste Jacques Bichot, on dépense 6 fois moins pour lutter contre la délinquance que ce qu'elle coûte à l'économie.
Coûts directs et indirects
Pour réaliser cette étude, l’économiste Jacques Bichot a pris en compte la totalité des crimes et délits, à l'exception des infractions au code de la route, et comptabilisé les coûts directs (préjudice pour la victime) et indirects (dépenses de sécurité, publiques et privées, notamment). Par secteur, les violences (homicides, viols, blessures volontaires, séquestration, etc.) s’élèveraient à environ 14 milliards, le crime organisé à 16 milliards, les vols à 10 milliards, la délinquance en col blanc à 20 milliards.
Reste des coûts plus difficiles à estimer et qui prêtent à débat. Comme le préjudice subi par les victimes de viol, par exemple. L’économiste s’est basé sur les dommages évalués pour un blessé grave dans un accident de la route (130.000 euros).