Le plan. La SNCF passe à la vitesse supérieure sur les questions de sécurité, bien décidée à tirer les leçons du drame de Brétigny-sur-Orge. Le déraillement d'un train, en juillet dernier, avait fait sept morts et des dizaines de blessés dans cette gare de la région parisienne. Pour sécuriser le réseau, la compagnie vient de lancer "Vigirail", petit nom d'un vaste plan de modernisation. Pas moins de 410 millions d'euros vont être investis dans les quatre prochaines années pour rénover et entretenir les voies. Un renouvellement des aiguillages accéléré, une simplification des règles de maintenance, une modernisation des méthodes de contrôle, rien ne sera laissé de côté, assure la SNCF.
Les wagons auront des yeux. C'est sur les méthodes de contrôle que la SNCF va principalement se concentrer. Fini la surveillance des voies uniquement visuelle, place aux "engins de surveillance automatisée". Ces wagons remplis d'écrans et de caméras vidéo haute définition rouleront à 80 km/h et filmeront chaque rail, chaque boulon et chaque éclisse pour ne rien laisser passer. "Les caméras mesurent même la hauteur du ballaste qui tapisse le sol", explique Alain Cano, opérateur dans l'un des trois trains qui entreront en service à la mi-2015. "Avec la vue en 3D, on va chercher jusqu'à un mètre au-delà du rail et 50 centimètres à l'intérieur du rail. On circule à 80 km/h, mais on arrive tout de même à prendre la photo d'une feuille en vol", vante-t-il.
Les tablettes remplacent le papier. Toutes les données récoltées par ces trains, par les agents ou par les caméras seront ensuite enregistrées puis analysées par un tout nouveau logiciel, inventé par une société néerlandaise, et dans laquelle la SNCF a investi. Ultime innovation, comme l'indique Le Figaro : "les équipes chargées du contrôle des équipements devraient être équipées de tablettes informatiques pour permettre d'accélérer le suivi de l'état du réseau. Ce travail était jusqu'à présent assuré par des rapports papier". Le progrès est sur les rails.