Le bilan de la contamination bactérienne continue à s’alourdir. 10 morts et 1.000 malades en Allemagne. Des intoxications dues à une bactérie rare qui proviendrait de concombres importés d'Espagne. Mais les Allemands ne sont pas encore "sûrs à 100%", a rappelé dimanche le ministre de la Santé Xavier Bertrand. La France n’est pas passée entre les mailles du filet puisque trois cas suspects de malades ont été déclarés, à Hénin-Beaumont (Nord), Toulouse et Bastia. Mais ce sont des cas "importés" de personnes qui venaient d'Allemagne.
Eviter l’amalgame
Les producteurs français eux veulent rassurer car la peur de la contamination pourrait avoir de lourdes conséquences sur la vente de concombres en France, actuellement en pleine saison. Les maraîchers français veulent avant tout éviter la psychose. Robert Rippert, producteur de concombres près d'Avignon, a rappelé au micro d’Europe1 qu’il faut bien distinguer les concombres espagnols de ceux français. "Le concombre français n’a rien à voir avec les concombres d’Espagne, il n’y a pas du tout le même délai avec le concombre qui vient de l’étranger. On récolte aujourd’hui même, le concombre part l’après-midi, il est en magasin le lendemain", a-t-il expliqué.
Ce producteur met en avant une deuxième garantie : "on arrose avec de l’eau qui est potable, c’est l’équivalent de l’eau d’Evian. Je ne vois pas où l'on pourrait avoir une contamination à partir du moment où l’on utilise une eau de très bonne qualité". "Nous avons des normes d’hygiène pour le travail, la récolte, l’emballage, on doit faire des analyses régulièrement pour être sûr de qualité du produit", a-t-il ajouté.
Xavier Bertrand à la rescousse
Un appel à la prudence avait été lancé ce week-end par le ministre de la Santé Xavier Bertrand . Celui-ci a mis en garde contre toute "forme d'affolement" face aux médicaments contenant des parabènes ou aux risques liés à certains concombres, alors que trois cas suspects d'intoxication alimentaire ont été identifiés en France. "A partir du moment où on ne consomme pas ce concombre, il n'y a pas les risques et les drames qu'il a pu y avoir en Allemagne", a-t-il assuré.
Par ailleurs, l'état de santé des trois Français qui auraient été infectés n'est pas inquiétant, a déclaré dimanche Françoise Weber, directrice générale de l'Institut national de veille sanitaire.