Contre le traité, pour un virage à gauche

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avec agences , modifié à
Des milliers de manifestants ont défilé dimanche contre l'austérité et rappelé Hollande à l'ordre.

"PS, EELV, soyez de gauche !", "Résistons à la dictature de la finance", etc. : les banderoles et autres affiches étaient de sortie dimanche après-midi à Paris. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer l'adoption imminente du traité européen, synonyme d'une plus grande austérité. Une tribune dont Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, a profité pour mobiliser la gauche de la gauche.

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Contre l'austérité à l'échelle européenne

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 "Plus de 50.000" manifestants, dixit le Front de gauche, sont partis de la place de la Bastille pour rallier la place d'Italie. Cette manifestation a en effetfédéré une multitude d'association, partis politiques et syndicat. Ainsi, outre les composantes du Front de gauche et le Nouveau parti anticapitaliste, l'Union syndicale Solidaires et plusieurs branches de la FSU ou de la CGT avaient appelé à manifester, et, côté associations, Attac, Copernic, mais aussi le DAL, la Cimade, Act Up Paris.

Ainsi, de nombreuses militants féministes marchaient derrière une banderole "Femmes en lutte contre l'austérité et la précarité pour une Europe solidaire". Christiane Marty (Attac, fondation Copernic) a rappelé que les femmes étaient les premières victimes de l'austérité, "structurellement plus nombreuses chez les plus précaires".

"J'ai voté pour le changement, pas pour la continuité"

L'opposition du traité européen n'était cependant pas le seul leitmotiv d'une grande partie des manifestants. Beaucoup sont également venus pour rappelr au président François Hollande ses engagements et lui demander de mener une politique de gauche.

Ainsi, parmi une cinquantaine d'employés de l'usine Fralib de Gémenos, dans les Bouche-du-Rhône, le syndicaliste Gérard Carzola a rappelé le slogan de campagne "le changement, c'est maintenant". Et  le secrétaire CGT du comité d'entreprise d'ajouter : "j'ai voté pour le changement, pas pour la continuité".

Quelle stratégie pour la gauche de la gauche ?

Comme l'ont montré nos confrères du site Le Lab, une multitude d'affiches et de pancartes reprenaient cette même demande : que le gouvernement socialiste mette le cap à gauche. C'est d'ailleurs ce qu'ont demandé le Front de gauche mais aussi le Nouveau Parti Anticapitaliste, même s'ils divergent sur leur rapport vis-à-vis du gouvernement.

Jean-Luc Mélenchon a ainsi réfuté qu'il s'agisse d'un rassemblement d'opposition au gouvernement. "C'est une manifestation d'opposition aux politiques d'austérité", a-t-il insisté.

Tonalité un peu différente chez Olivier Besancenot. Pour lui, "il faut assumer un statut d'opposant politique à la gauche du gouvernement". "Il était temps que la rue se réinvite un peu et se fasse entendre contre la politique du gouvernement", a ajouté le leader trotskiste, voyant dans la manifestation la "première étape" d'une "unité durable" des opposants de gauche.