L'enjeu. Les services de l'Institut de veille sanitaire (InVS) sont sur le qui-vive. Pendant dix jours, soit la durée de la période d'incubation du Coronavirus, ils vont devoir traquer les personnes potentiellement affectées par ce virus mortel proche du Sras, afin d'éviter une propagation.
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Le contexte. Deux personnes sont, à ce jour, atteintes avec certitude du Coronavirus en France. Preuve que le virus se transmet d'homme à homme, un deuxième cas d'infection a en effet été confirmé dans la nuit de samedi à dimanche. Pour identifier toutes les personnes qui ont été en contact avec les malades, l'InVS mène une véritable enquête policière.
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Identifier. "Interrogatoire approfondis", "recoupement", les mots employés par les employés de l'Institut pour expliquer leur travail relèvent du registre de la pure investigation. Toutes les personnes qui ont pu approcher de près ou de loin les cas avérés de Coronavirus sont interrogées. Pour les identifier, ils font d'abord appel aux souvenirs des familles des patients. Ensuite, tout se passe par téléphone. Ces "enquêteurs" de la sécurité sanitaire dressent la liste des symptômes avec leurs interlocuteurs et jugent s'ils sont atteints ou non. Si un cas semble suspect : direction le service d'infectiologie le plus proche.
Contrôler. Qu'il y ait des symptômes ou non, l'InVS ne veut pas relâcher ces personnes dans la nature sans contrôle. "Elles seront rappelées chaque jour par un épidémiologiste pour vérifier si tout va bien et s'il n'y a pas le moindre signe qui peut être inquiétant. On leur demandera même de porter un masque dans leur sac pour, si elles ont le moindre symptôme, le mettre immédiatement et aller consulter", détaille au micro d'Europe1 Françoise Weber, la directrice de l'Institut. Les enquêteurs pourront souffler à partir du 19 mai, soit dix jours après le contact supposé avec le premier cas avéré. Ce délai correspond la période d'incubation. Si aucun cas n'est révélé d'ici là, le risque d'épidémie sera quasi nul.
Remonter à la source. L'INVS enquête également pour tenter de déterminer l'origine du virus. Les employés multiplient, là encore, les interrogatoires, cette fois avec les personnes qui ont fait le voyage à Dubaï avec le premier patient. Sites visités, contact avec les animaux, tout est passé au crible. Les enquêteurs vont même, confie l'Institut à Europe 1, jusqu'à éplucher les photos de voyage.