Après une période de deux ans sans grève, les bateaux de la SNCM resteront à quai mercredi. Les syndicats, qui ont déposé un préavis reconductible, réclament l'application du plan de sauvetage et un nouvel actionnariat "d'intérêt général" pour remplacer Veolia-Transdev.
L'ensemble des organisations, à l'exception du syndicat nationaliste des travailleurs corses (STC), prennent part à ce mouvement initié par la CGT, syndicat majoritaire rejoint par le SAMMM (Syndicat autonome des marins de la marine marchande), la CFDT et pour l'encadrement par la CFE-CGC. Des tractations ont lieu en coulisses avec le gouvernement pour éviter le conflit, mais pour l'heure le mot d'ordre est maintenu.
Face à cette menace de grève, la direction de l'opérateur historique du transport maritime Corse-continent est partagée. Le préavis "est le fruit d'une inquiétude compréhensible des salariés concernant la mise en place concrète du plan industriel de relance proposé par le management et plébiscité par près de 60% des marins", estime le directeur communication de la SNCM, Pierre Jaumain. Cependant, prévient-il, "si l'arrêt de la compagnie se confirme mercredi, sur les deux premiers jours, ce serait plus de 4.000 clients touchés pour un coût de près de 1 million d'euros". Or la compagnie maritime aux 2.600 salariés, en proie à des difficultés de trésorerie et sous le coup d'une double condamnation de Bruxelles à rembourser 440 millions d'euros d'aides jugées illégales, traverse une phase critique.