INTERVIEW E1. C'est en raison d'une "réaction inappropriée de l'équipage" que le vol Rio-Paris a plongé dans l'Atlantique en juin 2009, faisant 228 morts, assure une contre-expertise très attendue dans l'enquête judiciaire dans laquelle Air France et Airbus sont mis en examen. Un avis auquel a réagi sur Europe 1 mercredi matin Robert Soulas, qui a perdu sa fille et son gendre dans le crash. "Ma première réaction, c'était tout d'abord d'avoir franchi une étape dans la procédure judiciaire", a-t-il débuté. Regrettant malgré tout le fait que "la justice est très longue à se mettre en route".
Les pilotes ? Mais pas seulement. La contre-expertise révélée mardi pointe d'abord la responsabilité de l'équipage, avant de mettre également en cause la compagnie aérienne. Des conclusions avec lesquelles Robert Soulas prend quelques distances. "Il n'est pas question d'exonérer complètement les pilotes de leur comportement, mais il faut que la justice prenne de la hauteur pour analyser toute la chaîne causale, ne pas considérer que le dernier maillon de la chaîne, les pilotes, ce qui s'est passé dans le cockpit. Cet accident a des origines multiples et bien en amont du jour de l'accident."
L'espoir d'un procès. Cinq ans après l’accident, la douleur est encore là, "permanente". "La justice est très longue à se mettre en route. Si procès il y a, il n'est pas attendu avant 2015/2016. C'est éprouvant, on peut considérer que c'est un marathon. On voudrait une justice beaucoup plus rapide, réactive." "Mais je pense qu’elle avance correctement", a-t-il ajouté. Et d’espérer : "Une fois que le procès sera acquis, je pense que je retrouverai un certain calme : encore une fois, il faut que ce drame serve à quelque chose, qu'il ne soit pas oublié."
Réécoutez l'interview en intégralité :
ENQUÊTE - Vol Rio-Paris : la formation inadaptée des pilotes
LE DOCUMENT - La contre-expertise met en cause l'équipage
REACTION - "Ce rapport est complètement bidonné"
RAPPORT - AF447 : les passagers morts sur le coup