Il savait où il mettait les pieds. Il connaissait la famille. Un jeune homme de 19 ans devait comparaître jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Guéret, dans la Creuse, pour un cambriolage teinté d'un incroyable cynisme. Le 25 juillet dernier, il s'était introduit au sein du domicile d'une famille disparue tragiquement la veille dans le crash de l'avion d'Air Algérie au Mali.
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Une famille entière disparue dans le crash. Nous sommes le 25 juillet 2014. La veille, l'avion du vol AH5017 d'Air Algérie s'écrasait au Mali faisant 118 victimes dont 54 Français. Parmi eux, une famille de la Creuse, vivant à Sainte-Feyre près de Guéret : Bertrand Gineste, 55 ans, son épouse Véronique et leurs trois enfants, un collégien de 13 ans, et deux jumeaux de 19 ans. C'est dans le même village de Sainte-Feyre que vit le prévenu. Ce jour-là, un coup de fil de sa mère lui apprend dans la matinée la nouvelle du drame des Gineste, une famille que le jeune homme, sans emploi, a côtoyé par le passé.
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Trois ordinateurs et du matériel informatique. Moins d'une heure après cette annonce, il s'introduit par effraction au domicile de la famille disparue. Il y dérobe trois ordinateurs et des accessoires informatiques divers avant de quitter les lieux. Il y revient une seconde fois en début d'après-midi pour s'emparer d'une quatrième machine. Mais cette fois, il est surpris par un voisin et doit abandonner l'ordinateur dans sa fuite.
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Des aveux et des regrets. Il est finalement interpellé grâce à la plaque d'immatriculation de son deux-roues. Devant les enquêteurs il avoue avoir préparé son coup en pensant bien à dissimuler ses tatouages sous ses vêtements. Son avocat a confié mercredi au Parisien que le jeune homme regrettait son geste. "Il exprime beaucoup de regrets et un repentir sincère par rapport aux actes qui lui sont reprochés", affirme ainsi Me François Mazure. "Il a parfaitement conscience de la souffrance psychologique qu'il a pu provoquer chez les proches des victimes". Une affaire que le conseil de la famille des victimes a qualifié de son côté de "pitoyable et déplorable".