ANNULATION. La Cour de cassation a annulé mardi le licenciement en 2008 d'une employée de la crèche privée "Baby-Loup", dans les Yvelines, qui s'était vu reprocher par son employeur de refuser d'ôter son voile islamique. Une décision vivement critiquée par les partisans de la laïcité et "regrettée" par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Jeannette Bougrab a pour sa part évoqué "un sentiment de deuil" au micro d'Europe 1.
"Un jour sombre", pour Jeannette Bougrab. L'ancienne présidente de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) et membre de l'UMP a déploré fermement cette décision au micro d'Europe 1 mardi. "C'est un jour sombre pour la laïcité", a regretté Jeannette Bougrab estimant que "Baby-Loup nous avait apporté beaucoup d'espoir sur une laïcité devenue moribonde". "C'est presque un sentiment de deuil", a-t-elle confié. "J'ai écrit 'Ma République se meurt', j'ai l'impression qu'hier elle est morte", a insisté l'ancienne secrétaire d'Etat à la Jeunesse qui craint que cette décision fasse jurisprudence.
Pour Manuel Valls, la laïcité "mise en cause". Le ministre de l'Intérieur a pour sa part indiqué regretter cette décision lors d'une prise de parole à l'Assemblée. "En sortant quelques secondes de mes fonctions, je veux vous dire combien je regrette la décision de la Cour de cassation aujourd'hui sur la crèche Baby-Loup et sur cette mise en cause de la laïcité", a-t-il affirmé lors de la séance des questions au gouvernement.
Manuel Valls, qui est aussi ministre des Cultes, avait soutenu la crèche lors du procès en novembre 2010. Alors député, il avait également envisagé de déposer une proposition de loi interdisant "le port de signes religieux distinctifs là où il y a des enfants".