Bernard Tapie est longuement revenu sur l’affaire Adidas et l'arbitrage qui a suivi dans un entretien de près de deux heures accordé au quotidien Le Monde. L'homme d'affaire et désormais patron de presse y affirme qu'il "regrette d'avoir accepté l'arbitrage. Je l'ai accepté contre la volonté de Lantourne, qui me conseillait de ne pas aller à l'arbitrage. Et je le suis dégonflé, voilà. J'avais 65 ans déjà. J'aurais eu 40 ans, jamais je n'aurais fait l'arbitrage". Mais au-delà de cette confession, Bernard Tapie met surtout en cause plusieurs acteurs de ce dossier.
Claude Guéant qualifié "d'organisateur" de l'arbitrage. "Claude Guéant, pour moi, que ce soit en 2004 ou cette fois, il a été la courroie de transmission et l'organisateur, au gré et aux volontés des différents ministres."
Le PS accusé d'avoir lancé un cabale. "Le Parti socialiste est totalement impliqué, absolument impliqué", lance Bernard tapie, avant d'ironiser : "d'abord, le parti socialiste, c'est le droit, c'est le pauvre, c'est l'honnête, c'est le bien. Les autres, c'est tout le contraire. Et moi je suis le symbole de ce que le Parti socialiste, rue de Solférino, déteste. Pourquoi ? D'abord parce que j'ai fait un mauvais coup à Rocard (...)".
La presse, "malhonnête". C'est ensuite au tour des journalistes d'être critiqués par Bernard Tapie, qu'il qualifie de "malhonnêtes". "Le moment (où la justice tranchera, ndlr) va être bientôt là. Cela va être public, vous n'aurez pas les extraits qui vous arrangent, vous n'aurez pas les petits tuyaux qu'on vous donne. Si on vous les donne ces tuyaux, c'est bien pour que vous fassiez passer l'enquête d'une certain manière puisque tout ce qui est à décharge, vous n'en parlez jamais. Rien, pas un mot."