La rencontre semble avoir été fructueuse. Très remontés contre le rectorat de Créteil, les parents d'enfants victimes d'abus sexuels présumés, perpétrés par un instituteur, sont ressortis soulagés de leur rendez-vous avec le ministre de l'Education nationale, mardi. Luc Chatel a reçu Audrey, la mère de la petite fille de quatre ans qui a révélé l'affaire à la mi-mars et désigné une autre enfant de quatre ans également, dont les parents, Dominique et Sokata étaient également invités rue de Grenelle.
"Un accompagnement pédopsychiatre"
Promettant de les "accompagner dans (leur) douleur", le ministre a proposé aux familles "un accompagnement pédopsychiatre pour leur enfant". "Je leur ai dit à quel point j'étais bouleversé par ce qui s'était passé" et "à quel point nous les accompagnerons dans les semaines, dans les mois, dans les années qui viennent si c'est nécessaire pour leur enfant", a déclaré Luc Chatel à l'issue de l'entretien.
Le ministre a par ailleurs assuré que toute la lumière serait faite sur cette affaire. Après avoir annoncé lundi l'ouverture d'une enquête administrative, Luc Chatel a confié avoir "eu un échange avec le garde des Sceaux (Michel Mercier)" pour que "le procureur de la République se tienne à la disposition des familles pour les recevoir".
"Aujourd'hui, on a été entendu"
A la sortie de cette rencontre rue de Grenelle, Audrey, la mère de la petite fille de quatre ans qui a révélé l'affaire s'est dite "très satisfaite de ce rendez-vous". "Aujourd'hui, on a été entendu, pour moi ça va faire bientôt trois semaines qu'on est dans cette affaire. Le côté humain est ressorti du ministre", s'est-elle réjouie. La possibilité de rencontrer un pédopsychiatre, "c'est déjà beaucoup pour moi car je n'ai pas les moyens d'en payer (un)", a-t-elle ajouté.
Bien que "toujours en colère, furieux", Dominique, le père de l'autre fillette s'est dit, de son côté, "ravi d'avoir été enfin écouté". "Rien à voir avec le recteur de Créteil", a-t-il lâché. Le père de famille souhaite demander à être reçu par le président Nicolas Sarkozy, car, a-t-il souligné, le chef de l'Etat "a dit qu'il était 'le président des victimes' ".
Dénonçant "le silence coupable" des autorités éducatives dans cette affaire, les familles ont porté plainte contre le recteur de l'académie de Créteil pour non-assistance à personne en danger. Ce dernier a d'ores et déjà récusé tout "dysfonctionnement".