D'où vient l'argent de Michel Neyret ?

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Depuis deux ans, le "superflic" a mené grand train sans se servir de sa carte bleue.

Au gré de leurs recherches, les enquêteurs ont mis à nu un vaste réseau d'escroquerie qui a largement profité à Michel Neyret, le "superflic" de la PJ de Lyon incarcéré le 3 octobre pour corruption et trafic d'influence.

Depuis deux ans, Michel Neyret menait grand train au vu et au su de tous. Dans les casinos, les discothèques, il n'hésitait pas à dépenser des sommes astronomiques. Mais d'où venait cet argent ? Le "flic à l'ancienne" ne s'est pas servi durant ces deux années de sa carte bleue.

A cette question, Michel Neyret a répondu avoir touché un héritage en pièces d'or de plusieurs milliers d'euros. L'ancien n°2 de la police judiciaire lyonnaise a aussi proposé à ses anciens collègues une autre explication, imparable juridiquement : une partie de l'argent provenait des casinos.

Gâté par deux escrocs

Mais c'est loin d'être tout. Michel Neyret a profité dans les grandes largeurs de cadeaux en tout genre de ses "amis" Gilles Bénichou et Stéphane Alzraa. Les deux escrocs, sous les verrous, l'ont généreusement gâté, selon le rapport de l'Inspection générale des services (IGS) dévoilé jour après jour.

En plus des voyages à Marrakech offerts par Bénichou, Michel Neyret a bénéficié de voitures de luxe, récupéré une montre Cartier à 28.000 euros et a également reçu directement des sommes en liquide, selon ce même rapport. Ainsi, on peut y lire que Gilles Bénichou a reconnu avoir donné, "une fois, 200 euros dans une enveloppe à sa femme pour qu'ils aillent au restaurant".

Sa femme l'enfonce

nicole neyret

Nicole Neyret n'a pas cherché à protéger son mari. Lors de son audition, elle a qualifié son mari de "flic véreux". Et selon les écoutes effectuées par l'IGS, elle aurait demandé à plusieurs reprises à Gilles Bénichou de lui donner "'1.000 euros par-ci, 1.000 euros par-là".

Les enquêteurs planchent actuellement sur le fonctionnement du compte en Suisse ouvert par Michel Neyret au nom de sa femme, Nicole. Selon une source proche de l'enquête interrogée par Le Monde, ce compte aurait servi à placer une partie des millions d'euros provenant d'une vaste escroquerie à la taxe carbone.

Lors de sa garde à vue début octobre, l'ancien n°2 de la PJ de Lyon a reconnu avoir reçu des cadeaux mais a dit ignorer d'où provenait les fonds destinés à remplir son compte suisse.