Manuel Valls, candidat à la primaire PS, a qualifié vendredi d'"affaire d'Etat" le fait que le contre-espionnage ait pu espionner un journaliste du Monde pour identifier ses sources dans l'affaire Bettencourt. Interrogé sur Radio Classique pour savoir si ces révélations relevaient d'une affaire d'Etat, Manuel Valls a répondu : "Oui, dans tout autre pays, les hauts responsables de la police et du renseignement intérieur auraient déjà dû démissionner (....) Quand, dans une République, on ne respecte pas la loi, on est sanctionné".
"La loi de 1991 prévoit cinq motifs pour justifier les écoutes téléphoniques ou des demandes de listing d'appel (...), a-t-il ajouté. L'affaire Bettencourt n'obéit à aucun de ces motifs". Manuel Valls a aussi indiqué qu'il allait demander "aujourd'hui même au président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale - dont il est membre - d'auditionner le ministre de l'Intérieur, ainsi que Bernard Squarcini, le directeur des renseignements intérieurs et Frédéric Péchenard, le directeur général de la police.
"Crise d'Etat, crise de confiance, viol de la loi sont la marque d'un pouvoir", a-t-il encore dit.