Tristane Banon souhaite avoir Dominique Strauss-Kahn face à elle, pour pouvoir le regarder droit dans les yeux. La justice a accédé à sa demande, et l’accusatrice et son agresseur présumé se retrouveront jeudi dans la même pièce, face à un juge, pour une confrontation. Et si la jeune femme, âgée de 32 ans, veut regarder celui qu’elle accuse de tentative de viol en face, comme elle y est décidée, les policiers ne devraient pas s’y opposer. Mais cela se fera à distance respectable.
Car d’ordinaire, dans les affaires de mœurs, l’usage est de mettre de l’espace entre l’accusateur et l’accusé. La plupart du temps, même, par précaution, on fait en sorte que le mis en cause ne puisse pas regarder la plaignante pour ne pas l'intimider. Sauf si, comme c’est le cas ici, elle en fait la demande. Tristane Banon ne pourra pourtant pas s’appuyer sur son avocat. Ni Dominique Strauss-Kahn, d’ailleurs. Car les deux protagonistes sont libres. Pas d’avocat, donc.
Pas un dialogue
Si la confrontation n’est pas un duel donc, mais elle n’est pas non plus un dialogue, encore moins un débat. Ce sont les enquêteurs qui posent les questions, à partir des déclarations faites lors des auditions. Les deux parties répondent, à tour de rôle. Mais ne se parlent pas directement.
Enfin, une telle confrontation peut-elle faire avancer l’affaire ? Parfois, dans des affaires d'agression sexuelle ou de viol, la confrontation amène l'un ou l'autre des protagonistes à revenir sur de précédentes déclarations. Mais un policier contacté mercredi soir par Europe 1 doutait que dans cette affaire, Tristane Banon modifie sa version des faits. Ou que DSK aille plus loin que la tentative de baiser admise lors de son audition, il y a deux semaines.