>> Le dernier épisode de la procédure. Dominique Strauss-Kahn a été confronté jeudi à une escort-girl, protagoniste de l'affaire de proxénétisme dite du Carlton de Lille, a-t-on appris de source judiciaire. L'ancien patron du FMI, entendu pendant quatre heures au palais de justice de Lille, a été mis en présence d'une femme, surnommée "Jade". Cette dernière affirme avoir participé, avec DSK, à des voyages à Washington et en Belgique. "Je peux vous dire que ça s'est passé dans une atmosphère respectueuse et qu'en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas mécontents du tout", s'est exprimé Me Leclerc, l'un des conseils de Domnique Strauss-Kahn.
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Des prostituées et non pas des libertines. Dans son édition de jeudi, Le Figaro rapporte que, selon l'arrêt de la cour d'appel de Douai, qui a validé le 19 décembre dernier la mise en examen de l'ancien président du FMI, plusieurs indices rendent la participation "effective et déterminante" de ce dernier dans des actes de proxénétisme. D'après les témoignages recueillis par les magistrats, Dominique Strauss-Kahn avait parfaitement conscience qu'il avait recourt à des prostituées lors de ses parties fines. Ce dernier assurait pourtant, sur son procès verbal, que ces soirées étaient libertines et supposaient "le consentement et le plaisir commun".
Mais les témoignages recueillis par les juges témoignent du contraire. Une jeune femme évoque des prostituées "se connaissant toutes, ne participant ni aux conversations ni au repas, se déshabillant dès le début de la soirée et entamant des relations sexuelles sans aucun préliminaire". Un témoignage qui s'ajoute aux descriptions très crues de ces soirées. On se souvient notamment de cette femme prise "à la hussarde" par DSK dans les toilettes d'un restaurant chic, selon "Dodo la Saumure".
La garçonnière de DSK, "acte matériel de proxénétisme". Selon les juges, la garçonnière de Dominique Strauss-Kahn prouve que l'ancien patron du FMI était bien une personne centrale dans le réseau de proxénétisme lillois.
C'est dans cet appartement, prêté par un vieil ami et situé dans le XVI arrondissement de Paris, que DSK participait à des "soirées à caractère sexuel, en présence de prostituées dont il connaissait l'activité". Pour participer à ces parties fines, les jeunes femmes touchaient entre 500 et 1.000 euros, rapporte Le Figaro.
DSK, instigateur du réseau ? Les magistrats estiment donc que l'ancien ministre n'aurait pas été un simple bénéficiaire de ces parties fines mais aurait "initié et largement favorisé en toute connaissance de cause la mise en place d'un système fondé sur la complaisance de son entourage immédiat dans le but de satisfaire ses besoins sexuels". L'organisation de ces soirées avait lieu seulement si DSK était présent. Autant d'éléments "graves et concordants" qui expliquent le refus de la Cour d'appel de Douai de lever la mise en examen de l'ancien patron du FMI.
Au total, neuf personnes, dont DSK, sont poursuivies pour proxénétisme aggravé en bande organisée et, pour certaines, pour escroquerie, abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux.