Zineb El Rhazoui, la porte-parole du mouvement Ni putes ni soumises a réagi sur Europe 1 mardi matin, suite à la demande de non-lieu du procureur dans l’affaire DSK : "On ne peut pas savoir ce qui s’est passé dans cette suite du Sofitel et on ne peut pas, en tant qu’association féministe se substituer à la justice. (…) En revanche, nous sommes aujourd’hui très inquiets quant à la question qui était posée : est-ce qu’il faut aujourd’hui être une sainte pour porter plainte pour viol ? (…)", s’interroge Zineb El Rhazoui.
La justice a en effet reproché à Nafissatou Diallo dans l’affaire DSK d’avoir menti sur son passé : "Je ne suis pas totalement d’accord (…) Une femme qui serait prostituée, par exemple, ne serait-elle pas pour autant susceptible d’être victime d’un viol ?", souligne la porte-parole de l’association.
"Ces femmes sont détruites psychologiquement, elles souffrent dans leur chair et il est parfois difficile [pour elles] de fournir un récit cohérent. Aujourd’hui, nous essayons de travailler sur la formation des juristes, au concept de présomption de véracité qui n’est pas vraiment un concept juridique mais plutôt un concept philosophique et qui prend en compte cette réalité-là", a expliqué Zineb El Rhazoui.
Chaque année, l’association Ni putes ni soumises reçoit près de 4.000 femmes victimes de violences sexuelles et, selon la porte parole de l’association, s’exprimer après de tels actes n’est pas toujours évident, d'où des témoignages parfois imprécis.