La charge de DSK. Dominique Strauss-Kahn n’a pas été avare de mots mardi au palais de justice de Paris. Il s'est dit "choqué" par le texte "méprisable et mensonger" que représente à ses yeux le livre de Marcela Iacub relatant leur relation, Belle et Bête et qu'il a décidé d'attaquer en justice. La décision sera rendue à 19h30.
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Devant la juge des référés, DSK a dénoncé un texte qui fait "fi de la dévastation" de sa "vie privée", de sa "vie familiale", "de la psychologie de (ses) enfants". Il s'est dit "horrifié" par le procédé "malhonnête" utilisé, qui n'a "d'autre objet que mercantile".
Un homme déjà "assez à terre". DSK a également déploré que l'on "tire sur un homme qui est déjà assez à terre". "Cette affaire me dépasse très largement", a ajouté l'ancien patron du FMI, s'exprimant d'un ton grave. Il a demandé à la justice de mettre un "coup d'arrêt" aux pratiques d'éditeurs, de journalistes "prêts à n'importe quoi pour faire de l'argent". Des déclarations répétées à sa sortie de l'audience.
DSK :"j’en ai assez que l'on se serve de moi" (Vidéo BFMTV) :
L’étrange e-mail de Marcela Iacub. Me Jean Veil, l'un des conseils de DSK, a pour sa part estimé que son client était victime d'une "véritable machination", d'un "véritable piège". A l’appui de sa démonstration, il a lu un mail de Marcella Iacub adressé à son client, dans lequel la romancière confierait que sa "conscience" la "travaille et dont le magazine Elle publie l'intégralité sur son site.
Elle dit avoir été "utilisée", affirmant qu'elle ne voulait pas "nuire" à DSK, selon le texte lu par l'avocat. "Il m'a fallu te faire croire que j'étais éprise de toi", affirme encore la juriste écrivaine avant de préciser "tu aurais pu te rendre compte tout seul si tu avais fait un peu attention", dans ce courriel qui se termine par une demande de "pardon" et la recommandation de l'effacer.
Une procédure d’urgence. L'ex-directeur général du FMI a assigné en référé Marcela Iacub et son éditeur, Stock, devant le tribunal de grande instance de Paris pour "atteinte à l'intimité de la vie privée". Dans Belle et Bête, l'auteur relate sa liaison avec Dominique Strauss-Kahn de janvier à août 2012. Même si l'ancien ministre n'est jamais nommément désigné dans le livre, l'auteur confirme dans un long entretien au Nouvel Observateur qu'il s'agit bien de DSK, tout en précisant que l'ouvrage contient des éléments de fiction. Le personnage principal y est décrit comme un être "mi-homme mi-cochon".
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L’interdiction, une mesure exceptionnelle. Dominique Strauss-Kahn demande l'insertion d'un encart dans chacun des exemplaires de Belle et bête, ainsi qu'"à titre subsidiaire" une interdiction de diffusion du livre à paraître mercredi. Une telle mesure est rarissime.