Une cinquantaine de militants féministes ont manifesté dimanche, avant, pendant, et après l'intervention télévisée de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international qui s'expliquait pour la première fois après quatre mois de silence.
"L'abandon des charges contre Dominique Strauss-Kahn nous a démontré encore une fois le profond sexisme du système judiciaire. Aux Etats-Unis comme en France le viol est un crime, c'est inscrit dans la loi", annonce Clara, la vingtaine, dans un mégaphone.
"Je pense que c'est un mensonge"
"Il n'explique rien. La faute morale, c'est quoi ? D'avoir trompé sa femme ? On s'en fout. Les féministes ne sont pas choqués par l'adultère. Ils sont choqués et indignés contre les violences", prévient-elle.
"Que Strauss-Kahn dise qu'il n'a pas été violent, qu'il n'y a pas eu d'agression ou de viol, je le comprends, je m'y attendais, mais je pense que c'est un mensonge", ajoute-t-elle, en suivant l'interview sur son téléphone portable. Quelques minutes après, agacée, elle éteint son téléphone portable, "j'en ai ma claque de DSK, mais mon combat pour le droit des femmes doit continuer".
"Une interview écœurante"
Pour Thalia Breton, porte-parole de "Osez le féminisme", interrogée lundi par Europe1, l'intervention de Dominique Strauss-Kahn s'apparente à "un plan de com' de clôture d'un feuilleton médiatique de 4 mois". Si la porte-parole du collectif n'a pas souhaité "commenter l'intervention" de l'ancien patron du Fond monétaire international, elle a déclaré être "écœurée" par cette interview.
"Sur l'interview, je suis écœurée. La façon dont a été traitée l'affaire, dont elle s'est terminée, c'est écœurant. Ça montre bien que les violences faites aux femmes sont traitées comme comme un fait divers, un feuilleton médiatique, mais pas comme un fait de société. Les violences faites aux femmes sont minorées", a regretté la porte-parole d'"Osez le féminisme".