"Une immense douleur, une grande tristesse, un sentiment d’arrachement : comme si un gigantesque pan de vie disparaissait". A l’image de Jack Lang, les réactions se sont multipliées après l’annonce de la mort de Danielle Mitterrand. La veuve de l'ancien chef de l'Etat a succombé, à 87 ans, dans la nuit de lundi à mardi à Paris.
"Une militante, une icône"
"Danielle, c’était à la fois une amie, une militante, une conscience, une icône", a réagi mardi Jack Lang, au micro d'Europe 1. "Elle était une militante depuis sa tendre jeunesse, elle a toujours combattu pour la victoire de la gauche. Elle était clairement engagée, ses convictions étaient fortes, solides, pas sectaires", a poursuivi l’ancien ministre socialiste de la Culture.
Jack Lang est ensuite revenu sur les derniers engagements de Danielle Mitterrand, notamment via sa fondation France Libertés, et sur "tout ce qu'elle a entrepris comme travail très lucide sur le système économique mondiale et en particulier sur les richesses naturelles"
"Le combat qu’elle a mené pour l’eau est tout à fait exemplaire", a rappelé Jack Lang :
"Exemple de rectitude et de générosité"
Le candidat socialiste à l’élection présidentielle François Hollande a également témoigné "toute (sa) reconnaissance pour son action, toute (son) admiration pour cette grande personnalité". Le sénateur PS André Vallini a rendu hommage sur Europe 1 à "une femme de combat très digne et très courageuse". Quand à Jean-Pierre Chevènement, candidat MRC à l'Elysée, il voit en Danielle Mitterrand "un exemple de rectitude et de générosité".
"C'est une grande dame qui s'éteint, une militante inlassable des droits humains, une passionnée de la défense des grandes causes comme l'accès à l'eau potable, une résistante dès la première heure contre toutes les formes d'oppression", a déclaré Ségolène Royal.
Pierre Mauroy, premier chef de gouvernement de François Mitterrand conserve de nombreux souvenirs de l'ex-première dame de France. "Les discussions étaient toujours des discussions un peu heurtées", s'est-il souvenu au micro d'Europe 1. "Elle était tellement indomptable, tellement sincère et généreuse" a-t-il indiqué. "C'était tout à fait une grande dame, qui mérite la plus haute considération", a conclu l'ancien maire de Lille.
"Une force pour ne jamais noyer l’utopie"
"Danielle Mitterrand était une femme engagée depuis ses plus jeunes années. Elle n’a jamais cessé de se ranger auprès de celles et ceux qui souffraient", a réagi Cécile Duflot, secrétaire générale d'Europe Ecologie Les Verts. "Son sourire, sa constance et l’éclat de son regard sur le monde vont nous manquer. Leur souvenir sera pour beaucoup d’entre nous une force pour ne jamais noyer l’utopie dans le renoncement conformiste", a insisté la chef de file des écologistes.
"La France perd une conscience qui savait lui parler en face. Sa lucidité - lucidité prémonitoire sur les excès de la financiarisation ou les dérives de l'Europe - était précieuse. Sa parole intransigeante de refus des compromissions nous manquera", a conclu la première secrétaire du PS, Martine Aubry. En ouverture de sa séance hebdomadaire mardi, le bureau national du PS a observé une minute de silence en hommage à l'ancienne première dame de France.
L'Elysée salue "un parcours exemplaire"
Le président Nicolas Sarkozy a salué mardi "le parcours exemplaire" de Danielle Mitterrand, "une femme qui n'abdiqua jamais ses valeurs et poursuivit jusqu'au bout de ses forces les combats qu'elle jugeait justes". Dans un communiqué, le chef de l'Etat souligne que "toute sa vie, elle a accompagné, dans les épreuves comme dans les victoires historiques, le parcours politique hors du commun de son mari, le président François Mitterrand".
Bernadette Chirac a pour sa part salué une "femme de conviction très courageuse et en même temps d'une très grande simplicité". "C'était une femme courageuse, d'engagement, elle s'occupait très sérieusement de sa fondation France Libertés avec beaucoup d'ardeur, de volonté", a déclaré Bernadette Chirac sur France Info mardi. "Nous étions toutes les deux femmes de chef d'Etat", entraînant "forcément des points communs" a-t-elle ajouté.