L’info. Leur revendication est limpide : la "fermeture immédiate" de la centrale de Fessenheim et, à plus long terme, la fin du recours à l’énergie nucléaire. Français, Suisses ou Allemands, près de 3.500 personnes ont manifesté dimanche en Alsace sur les ponts du Rhin à l’occasion du troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima au Japon.
Une manifestation transfrontalière riche en actions pacifiques et symboliques, principalement sur les huit ponts traversés par le cortège : un "die in" sur le pont de l'Europe à Strasbourg, des chaînes humaines reliant les deux rives, des lâchers de ballons, des prises de parole et une minute de silence en mémoire des victimes de Fukushima.
"Un accident peut arriver n'importe quand". Les antinucléaires réclament donc la fermeture des centrales les plus vieilles et avant tout celle de Fessenheim, puisque celle-ci est située sur une faille sismique. Le gouvernement s'est d’ailleurs engagé à fermer la centrale alsacienne en 2016.
Mais André Hatz, porte-parole de l'association Stop Fessenheim et membre du réseau Sortir du nucléaire, reste méfiant : "on est en train de nous mener en bateau, un accident peut arriver n'importe quand". Un discours que n’a pu que confirmer un manifestant un peu particulier : le Japonais Naoto Matsumura, surnommé "le dernier homme de Fukushima" et qui effectue actuellement un séjour en Europe pour avertir des risques nucléaires.
"Il faut dire haut et fort qu'il faut arrêter le nucléaire, il faut se battre", avait ajouté celui qui vit en ermite avec des animaux près de la ville japonaise désertée de Tomioka, située dans le périmètre interdit d'un rayon de 20 km autour de la centrale de Fukushima.
Les Japonais aussi dans la rue. Ses compatriotes se sont d’ailleurs mobilisés à l’autre bout du globe : des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Tokyo l'approche du troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima, le pire sinistre nucléaire depuis celui de Tchernobyl. La catastrophe a fait 15.884 morts et 2.636 disparus, sans oublier des fuites radioactives toujours pas colmatées.
Les manifestants nippons ont notamment dénoncé l’impunité de l'industrie nucléaire et le souhait du Premier ministre Shinzo Abe de relancer les centrales de l’archipel, arrêtées par précaution après l'accident de Fukushima. Il juge cette énergie indispensable à un archipel dépourvu de ressources naturelles. Ses détracteurs répliquent que le Japon doit miser sur les énergies renouvelables et les technologies à faible consommation d'énergie.
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