Celui qui était devenu l'icône de la guérison a été rattrapé par le cancer, "the Big One", comme il le surnommait. David Servan-Schreiber "est parti en douceur", a annoncé son frère. Le neuropsychiatre, qui luttait contre une grave rechute d'un cancer apparu en 1992, est décédé dimanche soir à l'hôpital des Hautes Falaises à Fécamp en Seine-Maritime. Il avait 50 ans. "Mon frère s'est éteint entouré de ses trois frères et de sa mère [...] Il s'est éteint en paix et sereinement", a poursuivi son frère. "Son fils Sacha était présent une heure avant qu'il parte", a-t-il ajouté.
David Servan-Schreiber, décédé peu avant 22h, était "depuis trois jours dans un semi-coma", a précisé son frère.
Deux livres pour lutter contre le cancer
David Servan-Schreiber avait connu la célébrité avec deux ouvrages traduits en 40 langues, Guérir, publié en 2003, et Anticancer, en 2007, vendus à plusieurs millions d'exemplaires. Il avait alors réussi à terrasser la maladie, avec des méthodes "douces". Dans son premier livre, il présentait sept manières de guérir anxiété et dépression, "sans médicaments ni psychanalyse".
Dans le second, où il évoquait la tumeur au cerveau dont il était atteint, il préconisait des méthodes permettant d'augmenter le potentiel naturel d'autodéfense et de renforcer le traitement traditionnel : exercice physique, méditation, lutte contre le stress ou encore nutrition contrôlée.
"Il y aura un avant et un après David"
"Il y aura un avant et un après David", lui a rendu hommage lundi sur Europe 1, son ami Arnaud de Saint-Simon, rédacteur en chef de Psychologie magazine. "Avant David, il y avait la médecine classique scientifique et les médecines douces. En les baptisant 'médecines intégratives', cela a jeté des ponts entre l'hôpital et les médecines complémentaires. L'autre apport, c'est le plaidoyer qu'il a eu pendant toute sa vie pour un hôpital et une médecine plus humaine. Il m'a dit 'ça a d'autant plus de sens pour moi que je suis du coté des patients qui souffrent'", a t-il confié.
Le cancer de David Servan-Schreiber s'est réveillé en juin 2010. Dès lors, les médecins ne lui prédisent plus que 18 mois de survie. Très diminué physiquement, presque devenu sans voix, il s'était vu obligé de se faire hospitaliser. De son lit d'hôpital, il a alors publié On peut se dire au revoir plusieurs fois, un petit ouvrage intime et personnel pour parler des difficultés qu'il traversait.