68 ans après, le souvenir est toujours aussi vif. En 1944, Georgette avait 21 ans et habitait à Caen. Elle n'oubliera jamais la journée du 6 juin et les jours qui ont suivi et s'est confiée à Europe 1. "Le 6 juin, dès le matin, il y a des bruits d'avion", raconte-t-elle, se souvenant des "bombardiers sur la ville de Caen".
Georgette a confié ses souvenirs à Europe 1 :
"Tout le monde se lève, nous partons directement chez une tante, d'abord passer la nuit dans une tranchée couverte de tôle". "On crie, forcément, on a peur, on a surtout peur de mourir sous terre", se souvient Georgette, aujourd'hui âgée de 89 ans.
"Nous étions mitraillés"
Le lendemain de cette "nuit rouge", Georgette et sa famille prennent la route. "Sans savoir où nous allions", précise-t-elle. "Quelquefois, sur les routes, nous étions mitraillés", raconte l'octogénaire. Aînée de sa famille, Georgette circulait beaucoup à vélo, pour aller chercher "un peu de ravitaillement".
Un jour, "je me suis jetée dans le fossé et relevée, piquée par des orties, sur les mains, la figure, les bras". Pas de quoi la freiner : "je suis remontée sur le vélo, et en route, pour ramener de la nourriture aux enfants qui en manquaient".
"Un éclat d'obus m'a frôlé la tête"
Georgette évoque aussi les "chapelets de bombes" qu'elle a vu tomber. "On disait 'non, ce n'est pas pour nous, parce que la bombe est tombée en biais, c'était pour d'autres". "J'ai failli être tuée une fois, avec un éclat d'obus qui m'a frôlé la tête", se remémore Georgette. "J'avais la joue toute rouge. Si j'avais fait un petit mouvement, ça y était : j'étais décapitée".