Une vive polémique en Basse-Normandie a conduit à écarter l'idée d'un label touristique "Secteur mythique des plages du Débarquement", où ne figurait pas l'une d'elles, Sword Beach, a-t-on appris jeudi auprès de ses promoteurs. Le comité de pilotage composé de six offices de tourisme de la Manche et du Calvados "prend acte des commentaires faisant suite à la présentation de sa réflexion" et "note que le choix du nom et du périmètre de cette destination doit faire l'objet de réflexions supplémentaires".
L'idée d'un "Secteur mythique" oubliant Sword (Ouistreham), la plus orientale des cinq plages du débarquement, qui avait notamment vu débarquer les seuls Français du 6 juin 1944, le commando Kieffer, avait suscité une importante levée de boucliers, d'autant que manquait également un autre site mythique, Pegasus Bridge. L'idée controversée était née "très simplement" au sein des six offices de tourisme gérant les quatre autres plages (Utah, Omaha, Gold et Juno), "qui ont l'habitude de travailler ensemble depuis quatre ans", a indiqué l'un de leurs responsables, qui n'a pas souhaité être nommément cité. "Nous n'aurions jamais imaginé que cette idée serait ainsi montée en épingle alors qu'il s'agissait d'une simple réflexion. Nous voulons que cette affaire s'apaise", a-t-il ajouté.
Dans une lettre ouverte publiée mercredi, la députée du Calvados Nicole Ameline (UMP) avait notamment dénoncé une initiative "inopportune au moment où tous nos efforts doivent tendre à l'inscription de nos sites historiques au patrimoine de l'Unesco". Les plages du Débarquement souhaitent devenir le cinquième site au monde à être inscrit au patrimoine de l'humanité au titre des "sites associés à des événements à portée universelle", après Auschwitz, Hiroshima, Gorée, et les prisons d'Afrique du Sud.