"Nous avons à la fois des certitudes et des éléments de preuves", a assuré Eric Fottorino, directeur du journal Le Monde lundi soir à Nicolas Demorand sur Europe 1. Le quotidien émet des accusations contre l'Elysée, qui aurait ordonné une enquête du contre-espionnage pour identifier les sources d'un de ses journalistes.
"Affaires Woerth : l'Elysée a violé la loi sur le secret des sources des journalistes", a titré dans son édition du 14 septembre le quotidien. "Pour publier un titre aussi fort, il fallait qu'on ait des éléments tangibles, recoupés, c'est ce que nous avons fait tous ces derniers jours, toutes ces dernières semaines", a-t-il précisé avant d’ajouter : "au fond il y a un principe qui a été bafoué, qui a été violé : un principe que le pouvoir lui-même avait érigé, puisqu'une loi de janvier 2010 a étendu la protection de la sécurité du secret des sources. Et aujourd'hui, c'est ce même pouvoir qui enfreint la règle qu'il a lui même érigée".
"C’est du contre-espionnage"
Après l'audition de Patrice de Maistre, en juillet, et les informations qu'il a dévoilées sur "les agissements d’Eric Woerth et notamment le rôle qu’il a pu joué pour l'embauche de sa femme au service de Madame Bettencourt (…), on a su et on a eu des preuves que le pouvoir avait ordonné une enquête (de la DCRI, ndlr) - hors tout cadre juridique - pour essayer de détecter d’où venait la fuite", a-t-il expliqué parlant de "contre-espionnage".
"La DCRI ne peut pas s’autosaisir et elle doit être saisie par une autorité. Et quelle autorité ? Evidemment c’est l’exécutif. C’est l’Elysée. Et qu’est ce qui se passe ensuite ? Ces agents de l’Etat sont allés chercher avec un opérateur téléphonique qui pourrait être à l’origine de la fuite", a accusé Eric Fottorino.
"Nous souhaitons qu’une enquête soit faite" :
Le Monde a accusé l'Elysée d'avoir sollicité les services du contre-espionnage pour identifier la source d'un de ses journalistes travaillant sur l'affaire Bettencourt-Woerth et va porter plainte contre X. Pour Eric Fottorino, les journalistes du journal, à ce stade, n’apparaîtraient qu’"indirectement" dans cette enquête.
Cette affirmation a été aussitôt démentie par la présidence de la République.