A Plan-de-Cuques, dans les Bouches-du-Rhône, le maire a fait voter en conseil municipal le remplacement des femmes de service de la cantine, employées par sa mairie, par des vigiles venus d’une société privée de surveillance. Ces dames seront désormais cantonnées au ménage.
Une initiative étonnante, qui est loin de faire l’unanimité, tant les blouses roses sont appréciées des enfants et de leurs parents.
"Des représailles"
Remerciées après des années de service, les "tatas", comme elles sont surnommées à l’école, pensent qu’il s’agit de représailles. "C’est de la tristesse par rapport aux enfants. On est écœurées, on nous met à faire du ménage pour tout remerciement, en disant qu’on est vieillissantes, usées", explique l’une d’elles au micro d'Europe 1. D'après cette employée, la décision du conseil municipal aurait été motivée par un récent mouvement social : "on prend ça comme une représaille au fait qu’on ait fait grève en février pour réclamer la régularisation de nos contrats".
Un message qui n’est pas passé auprès du maire de cette commune d’un peu plus de 11.0000 habitants, qui préfère se débarrasser de ces sept femmes, selon lui incapables d’assurer la sécurité de 400 enfants pendant l’interclasse. "Je ne veux pas gérer un jour une crise et un drame qui pourrait arriver, où tout le monde me dirait 'M. le Maire, vous n’avez rien fait'", argumente-t-il. "Le fait de dire que ce sont de gros bras, l’armée, je pense que c’est largement exagéré", estime Jean-Pierre Bertrand, élu sans étiquette.
"Elles connaissaient bien les enfants"
Du côté des parents d’élèves, la mesure est loin de satisfaire. "Nous sommes scandalisées. On avait des tatas qui connaissaient bien les enfants, qui étaient très réactives", explique ainsi une maman. "Ca ne mérite pas un tel déploiement de sécurité", ajoute-t-elle.