Les partisans de Thierry Robert n’ont pas apprécié la Une du Journal de l’Ile de la Réunion (Jir) de samedi. Et le député-maire de Saint-Leu non plus. Lors d’une réunion publique, l’élu a demandé à ses soutiens de "sortir" les journalistes du quotidien. S’en est suivie une empoignade au cours de laquelle deux journalistes ont été agressés.
"Du grand cinéma", avait titré le quotidien samedi matin au sujet d’une action du député-maire Modem de Saint-Leu devant la République. L’élu avait voulu camper dans la préfecture pour réclamer des emplois aidés. Délogé par les forces de l’ordre, l’homme était tombé inconscient dans des escaliers, et avait dû être hospitalisé pour la nuit.
L'action de Thierry Robert à la préfecture :
Samedi, au beau milieu d’un point-presse, tenu sous une tente, un journaliste du Quotidien de La Réunion a été jeté à terre et frappé à coups de poings et de pieds par des partisans de Thierry Robert pour avoir voulu prendre la défense d'une caméraman de Clicanoo (site web du Jir), violemment bousculée et dont le matériel avait été arraché. Parmi les agresseurs, figurait un membre de la famille de Thierry Robert, selon ce journaliste. Les autres journalistes présents ont alors quitté les lieux.
Le député MoDem ( ci-contre sur la photo) s'est dit "désolé" pour ces incidents et a annoncé qu'il rembourserait le matériel endommagé. Mais le mal est fait. Dimanche, le Syndicat national des journalistes (SNJ-Réunion) a apporté son soutien aux "journalistes agressés et molestés" et a mis en avant "le populisme" de Thierry Robert, se réservant le droit de porter plainte.
Le JIR pourrait porter plainte
Trois députés socialistes, Jean-Claude Fruteau, Patrick Lebreton, Jean-Jacques Vlody, et un sénateur PS Michel Vergoz ont affirmé, dans un communiqué, que "Thierry Robert, en suscitant les violences, s'est frappé lui-même d'indignité". Pour le président du Nouveau centre, Stéphane Fouassin, maire et conseiller général de Salazie, les actions du député relèvent de la " fanfaronnade " et d'un "ego surdimensionné". Il a jugé son comportement "indigne d'un élu de la République" et a déploré "une politique qui se résume au clientélisme et au populisme".
Le syndicat Solidaires s'est déclaré "consterné par la violence qui a déferlé à l'encontre des journalistes qui ne cherchaient qu'à faire leur travail". Les responsables des journaux visés ont, de leur côté, "refusé" les excuses de Thierry Robert, annonçant que des plaintes seraient déposées. "Honte au député Robert", a titré le JIR dans un éditorial.