Depuis leur arrivée à Paris, ils dormaient dans des jardins de la capitale. Lundi, une centaine de jeunes migrants, pour la plupart passés par l'Italie, ont investi un immeuble situé au 51 avenue Simon Bolivar, dans le 19e arrondissement de la capitale.
Une solution de recours qui a pris fin mercredi après-midi, lorsque les policiers ont procédé à une opération d’évacuation. Pendant l'expulsion, plusieurs dizaines de personnes soutenant les migrants ont crié "Liberté! Liberté!", face à un cordon de CRS protégeant l'accès à l'immeuble. Certains soutiens aux migrants, en colère, ont lancé des détritus sur les CRS."On dirait des bêtes qu'on met dans des camions je trouve ça horrible!", raconte Aurélie, une riveraine, au micro d'Europe 1.
Elle dénonce un acte "inhumain" :
Le bâtiment n’était "pas aux normes"
Les occupants "ont été emmenés dans des commissariats pour des vérifications d'identité", a indiqué la préfecture de police. Selon elle "128 personnes qui se trouvaient à l'intérieur du bâtiment" sont concernées, ainsi que "20 autres personnes qui manifestaient devant l'immeuble, sans déclaration préalable".
Pour sa défense, la préfecture de police de Paris a expliqué voir agi « sur réquisition du propriétaire des lieux ». L'immeuble "n'était pas aux normes d'incendie et n'est pas adapté à servir de local d'hébergement", a-t-on ajouté.
"Des solutions répressives"
L'évacuation "s'est faite à la demande de la Ville : ce lieu est reconnu comme dangereux et n’est nullement conçu pour servir d'hébergement", a confirmé la mairie de Paris propriétaire de cet immeuble insalubre, situé à proximité directe du parc des Buttes Chaumont.
"A chaque fois on leur a dit : 'si vous n'acceptez pas à un moment donné, vous risquez d'être évacués'. Ce à quoi ils nous ont répondus : 'on préféré être arrêté tous ensemble'", raconte à Europe 1 Pascale Bouatar, chargée de l'intégration à la mairie de Paris. "On le regrette profondément, évidemment. Mais d'un autre coté, on a aussi des responsabilités. C'est la responsabilité de la ville de Paris de mettre hors de danger des personnes qui occupent des bâtiments qui sont dangereux".
La Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) a de son côté condamné "l'attitude de ce gouvernement qui, malgré des demandes répétées de prise en charge humaine de la question des migrants tunisiens, ne sait utiliser que des solutions répressives". Pour l’heure, le sort de ces migrants n’a pas été précisé. Ils étaient toujours en garde à vue mercredi.