Une cinquantaine de militants écologistes ont occupé symboliquement lundi les locaux d'une coopérative agricole près de Metz, pour dénoncer le développement des cultures résistantes aux herbicides, qu'ils considèrent comme des "OGM cachés". Les militants, qui se présentent comme des "faucheurs volontaires", ont envahi les locaux de la coopérative "Lorraine Céréales approvisionnement" (Lorca) à Lemud (Moselle), pour y mener une "inspection citoyenne".
"Nous voulions vérifier si cette entreprise stocke de grandes quantités de semences de colza muté, mais nous n'en avons pas trouvé", a expliqué Alban Clerjon, l'un des participants à cette action. Les militants entendaient protester contre les VTH, ou "variétés tolérantes aux herbicides", en l'occurrence des semences de colza commercialisées par cette coopérative.
Dix organisations de défense de l'environnement ont dénoncé fin juillet la présence en champs de telles variétés qu'elles considèrent comme des "OGM cachés" et qui, d'après elles, échapperaient ainsi au moratoire instauré en 2008 contre les OGM. Début août, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll avait réfuté une telle interprétation, soulignant que les VTH ne sont pas des OGM. Il avait exclu d'interdire des variétés mutantes utilisées en tournesol pour la troisième saison sur 10% environ des surfaces, et encore à titre presque expérimental pour le colza cette année (1.000 ha environ sur 1,5 million d'ha au total selon le Cetiom, le Centre technique des oléagineux).
Lundi, la coopérative Lorca s'est elle-même "étonnée" de l'action menée par les militants écologistes. "Il n'y a aucun OGM cultivé en Lorraine ni ailleurs en France. La réglementation française est claire à ce sujet", a affirmé l'entreprise dans un communiqué.