L'objectif est clair : bannir les véhicules les plus polluants des villes pour améliorer la qualité de l'air. Huit agglomérations volontaires vont expérimenter des zones réglementées à partir de 2012 en s'appuyant sur une classification des véhicules les plus polluants présentée mercredi, que vous dévoile Europe 1.
La nomenclature proposée établit quatre catégories de véhicules des plus polluants (A) au moins nocif (D) pour les deux-roues, les voitures particulières, les utilitaires et les poids lourds et bus. Des catégories calquées sur les normes européennes successives élaborées au fil des ans pour fixer les limites maximales de rejets polluants des véhicules. Dans la catégorie la plus polluante figurent les voitures datant d'avant le 30 septembre 1997 ou les deux-roues datant d'avant le 30 juin 2004.
Des interdictions à la carte
Les huit agglomérations concernées sont Paris, Saint-Denis, Lyon, Aix-en-Provence, Grenoble, Clermont-Ferrand, Bordeaux et Nice. Elles sont pour la plupart visées par un contentieux européen pour non-respect des normes de qualité de l'air, ce qui pourrait valoir à la France de sévères amendes.
Ce sont ces villes qui vont déterminer, en se basant sur les tableau de classification, quels véhicules elles souhaitent interdire. Reste à connaître le montant de l'amende pour les contrevenants et les moyens de contrôle : ce sera peut-être une vignette sur le pare-brise ou tout simplement un certificat d'immatriculation.
Un dispositif efficace à l'étranger
"On ne peut pas être contre une mesure qui va dans le sens de l'écologie et du bien-être de la population, estime Laurent Hecquet, délégué général de 40 millions d'automobilistes. "Ce qui nous gêne, c'est que cela peut créer une forme de discrimination parce que les plus vieux véhicules sont souvent propriétés de ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter des véhicules neufs, tempère-t-il au micro d'Europe 1.
Des dizaines de villes européennes appliquent déjà ce type de restrictions. A Stockholm, en Suède, ce dispositif a permis de faire baisser de 40% le taux de particules fines. A Londres, la pollution au CO2 a diminué de 17%.