Dans son nouveau projet officiellement présenté mardi, le Parti socialiste souhaite inciter les jeunes médecins libéraux à "exercer en début de carrière dans les zones qui manquent de praticiens". Autrement dit, les jeunes médecins pourraient être contraints de partir vivre dans des zones où ils ne souhaitaient pas à priori s'établir.
Des mesures avaient déjà été prises par les gouvernements successifs, comme le recrutement de médecins étrangers, mais cela s'est globalement traduit par un échec. Fin 2010, le chef de l'Etat a annoncé une réforme de la médecine de proximité en 2011 pour remédier aux déserts médicaux.
"Un choix de vie différent"
Parmi les jeunes médecins, les réactions sont partagées. Pour Elise, qui veut garder sa liberté, s'installer dans un désert médical est impensable. "Savoir qu'après10 ans d'étude, on va nous forcer à aller dans une région, j'avoue qu'on a du mal avec ça", confie la jeune femme au micro d'Europe 1. Ce qui la gène surtout, c'est l'absence d'infrastructures dans ces régions inhabitées. "S'il n'y a pas d'école à proximité, de services publics, on est lésés forcément. C'est un choix de vie différent", souligne-t-elle.
Pour Kevin, au contraire, ce type de mesure incitative ne serait pas pour lui déplaire. Il vient du sud de la Haute-Garonne, région qui manque de médecins, et un vrai "désert médical" selon lui. "Avant dans mon village, il y avait trois ou quatre médecins, maintenant le médecin il est tout seul", souligne-t-il. Si ce médecin là partait à la retraite, il n'y aurait tout simplement pas de renouvellement. C'est pour cette raison que Kevin serait prêt à venir exercer dans son village d'origine.
Revoir le numerus clausus
Pourtant, nombre d'étudiants en médecine pensent que ce n'est pas par la contrainte que le problème des déserts médicaux sera réglé. "Il y a de moins de moins de personnes qui veulent se mettre en exercice libéral, on aimerait avoir avoir la possibilité de choisir où on veut vivre et ce qu'on veut faire", juge William en deuxième année de médecine.
"Il faut essayer de faire des maison médicales, de prendre des mesures incitatives", conseille-t-il. En attendant, la solution la plus simple, serait pour eux d'augmenter le numerus clausus pour permettre la formation de davantage de médecins.