L'INFO. C'est deux fois plus qu'en 2012. Le gouvernement a procédé en 2013 à un nombre record d'évacuations de campements roms, avec près de 20.000 personnes expulsées, selon un rapport présenté mardi par la Ligue des droits de l'Homme (LDH) et l'European Roma Rights Center (ERRC).
Moins de 17.000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou de Bulgarie, vivent dans des campements illicites, selon des statistiques officielles. Le nombre d'expulsions est supérieur car certaines personnes ont été déplacées à plusieurs reprises.
165 camps démantelés. En 2013, d'après cette étude, les autorités ont démantelé 165 campements sur les 400 recensés en France, expulsant 19.380 personnes de leurs lieux de vie contre 9.404 en 2012 (97 camps) et 8.455 en 2011. De plus, il y a eu 22 évacuations suite à un incendie, affectant 2.157 personnes.
"Ces évacuations forcées sont l'expression d'une politique de rejet" des Roms, qui a "empiré" sous la gauche, déplorent les auteurs du rapport. "Les autorités ne souhaitent qu'une seule chose : leur retour dans leur pays d'origine. "Mais, soulignent-ils, cette politique est "injustifiable, coûteuse et inutile puisque (...) les Roms vivent toujours en France dans un bidonville qu'ils ont reconstruit un peu plus loin."
5.408 expulsions en fin d'année. Alors que les expulsions ralentissaient d'ordinaire à l'approche de la période hivernale, elles se sont maintenues au dernier trimestre 2013 avec 5.408 personnes expulsées, selon ce décompte réalisé en recoupant les témoignages d'associations et les articles de presse.
74 solutions partielles de relogement. Le ministre de l'Intérieur a toujours défendu les démantèlements de campements roms, au motif que, selon lui, "les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie". Le gouvernement avait mis en place une circulaire en août 2012. Cette circulaire oblige les autorités à "accompagner" les démantèlements, en réalisant un "diagnostic social" des populations avant chaque évacuation et en leur proposant des solutions de relogement. Mais, sur les 165 évacuations réalisées en 2013, seules 74 ont été accompagnées de solution partielle de relogement, selon le rapport de la LDH et du ERRC.
Les propositions de relogement sont "le plus souvent temporaires (deux à trois jours) dans des hébergements d'urgence", "généralement éparpillées et éloignées des lieux de scolarisations des enfants", et "il arrive fréquemment que les autorités envisagent de séparer les familles en proposant des solutions (...) uniquement aux mères et aux plus jeunes enfants", selon le document.