Convoqués dans l'urgence après la mort d'un lycéen en février, les états généraux de la sécurité à l'école, ont pour mission de trouver des solutions neuves face à la violence scolaire, phénomène que le gouvernement français peine à mesurer et appréhender. Ils réunissent mercredi et jeudi à Paris des spécialistes de la violence scolaire et des représentants du monde éducatif et du gouvernement.
Dépasser les préjugés
Lors de l'ouverture des états généraux mercredi matin, le ministre de l'Education Luc Chatel a plaidé pour un éventail de "solutions pragmatiques et innovantes" pour répondre à "toutes les formes contemporaines de la violence en milieu scolaire". Selon lui, "être à la hauteur de l'enjeu suppose d'examiner l'ensemble des réponses que nous pouvons y apporter : la prévention, la protection, la formation, la sanction, la répression ou encore l'expérimentation", a-t-il détaillé. Il a notamment souhaité que l'on évoque les "violences dont on parle le moins dans les médias", comme "la souffrance discrète, la souffrance contenue, la souffrance parfois profonde des professeurs, comme celle des élèves".
Le ministre a aussi plaidé pour "dépasser les préjugés". "A quoi bon opposer sécurisation et protection, formation et responsabilisation, prévention et sanction ? Je veux dépasser l'opposition entre les tenants du tout sécuritaire et ceux du tout pédagogique".
"Rompre avec l'émotionnel"
Les états généraux "représentent une chance de rompre avec l'émotionnel, le fait divers", a pour sa part affirmé mercredi le sociologue Eric Debarbieux, président du conseil scientifique chargé de la préparation et du suivi de cette rencontre. Il avait évoqué mardi sur Europe 1 quelques pistes pour limiter l’insécurité : des équipes enseignantes stables, une vraie police de proximité et l’appui des parents.
Depuis vingt ans, "treize plans n'ont pas permis en France de diminuer le problème", a rappelé Eric Debarbieux, en plaidant pour un travail "dans la durée" pour faire face à un problème complexe, car "il n'y a pas de recette miracle".
Mesurer la violence
Les états généraux tenteront en outre de définir un moyen fiable de mesurer la violence à l'école. L'instrument actuel (le Sivis) est contesté car il porte uniquement sur un panel d'un millier d'établissements publics de second degré et omet plusieurs types de violences.
– Comment endiguer la violence à l’école ?