"Un manque d’expérience des fonctions d’encadrement". C’est ce que reproche le Conseil d’Etat, dans une décision publiée lundi, à deux anciens conseillers de Nicolas Sarkozy. Les deux hommes, membres de la cellule diplomatique de l'Elysée, avaient été promus respectivement ambassadeur à Bangkok, juste avant le deuxième tour de l'élection présidentielle, et ambassadeur à Jakarta, dans un décret publié en février.
Pour la plus haute juridiction administrative, il n'y avait rien de choquant à ce que ces nominations interviennent dans les derniers mois de la présidence Sarkozy. En revanche, le Conseil d'Etat a estimé que ces deux fonctionnaires ne remplissaient pas les conditions exigées pour devenir ambassadeur. Ironie du sort, ces deux nominations ont été annulées, en s'appuyant sur un décret signé en 2009, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Pas assez qualifiés pour le poste
Selon ce texte, les conseillers des Affaires étrangères ont vocation aux emplois d'ambassadeurs "s'ils ont démontré notamment par l'exercice de fonctions d'encadrement leur aptitude à occuper ces emplois". Or, le Conseil d'Etat a estimé que ces deux anciens proches de Nicolas Sarkozy n'avaient exercé au cours de leur carrière au quai d'Orsay ou à l'Elysée "aucune fonction leur conférant une autorité hiérarchique sur un service ou une une partie de ces services".
Les deux hommes vont donc prochainement être nommés à des postes correspondant davantage à leurs qualifications. Damien Loras n'était pas encore parti pour la Thaïlande. Bertrand Lortholary, lui, va devoir rentrer d'Indonésie dans les semaines qui viennent et rendre son costume d'ambassadeur.