Deux perquisitions ont eu lieu jeudi, à la demande du juge d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil, qui enquête sur l’abus de faiblesse dont aurait été victime Liliane Bettencourt. Les cabinets des avocats parisiens Me Pascal Wilhelm, le protecteur de Liliane Bettencourt, et de son confrère Me Georges Kiejman, ancien conseil de la milliardaire, ont été passés au crible.
Kiejman s’en prend à Bettencourt fille
Me Kiejman a assuré que "ce n'est pas lui" qui intéressait le juge Gentil lors de cette visite à l'issue de laquelle une lettre à Me Pascal Wilhelm a été saisie. "Ni de près ni de loin on n'a trouvé quelque chose susceptible de m'incriminer dans un quelconque abus de faiblesse, et je reste persuadé que ce n'est pas moi qui les intéressais, mais l'espoir de trouver un document qui concernerait un tiers, un de mes confrères ou Dieu sait quoi", a-t-il indiqué.
Cette perquisition "est un hommage indirect à ma vertu, une manière de consacrer officiellement qu'il n'y a rien dans mes dossiers qui puisse conduire à un reproche", a par ailleurs ajouté l'avocat. S'en prenant aux avocats de la fille de la milliardaire, Françoise Bettencourt-Meyers, Me Kiejman a lancé : "moi, en un an et demi, j'ai perçu le dixième des 12 millions d’euros que ma cliente a donnés à sa fille pour lui rembourser ses frais de justice, et ça je trouve que c'est un abus de faiblesse".
Ce dernier a été l'avocat de l'héritière de l'Oréal jusqu'à fin 2010, lorsqu'un accord mené par Me Pascal Wilhelm, qui a alors pris sa place auprès de l’héritière de l’Oréal, a abouti à une réconciliation temporaire entre la mère et la fille.
Me Wilhelm dans le viseur de la justice
Par ailleurs, se déroulait au même moment une perquisition au cabinet de Me Wilhelm, menée apparemment par les deux autres juges chargées à Bordeaux du dossier Bettencourt, Valérie Noël et Cécile Ramonatxo.
Me Wilhelm a été, pendant plusieurs mois cette année, à la fois l'avocat et le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Il n'est plus que le gestionnaire de fortune et semble visé, entre autres personnes, par l'information pour abus de faiblesse ouverte le 29 septembre par le parquet de Bordeaux à la suite d'un rapport d'expertise médicale établissant l'état de vulnérabilité psychologique de la milliardaire.
Est notamment en cause une société de l'homme d'affaires Stéphane Courbit, lié à Me Wilhelm, spécialisée dans les paris en ligne et les médias, dans laquelle l’héritière de l’Oréal avait investi 143 millions d'euros. Françoise Bettencourt-Meyers accuse Me Wilhelm de conflit d'intérêts et demande depuis juillet la révocation de son mandat de protecteur. La juge des tutelles doit rendre une décision lundi.