Le parquet de Pontoise a ouvert mercredi une enquête préliminaire à la suite de la plainte déposée par l'avocat de Nafissatou Diallo pour tentative de subornation de témoin. La plainte a été déposée mardi par Thibault de Montbrial, l'avocat de l'accusatrice de Dominique-Strauss-Kahn, relai en France du cabinet de Kenneth Thompson.
Mis en cause par la défense de la femme de chambre, un adjoint au maire de Sarcelles François Pupponi, dont le nom n'a pas été révélé.
L'adjoint de ce maire proche de DSK, affirme Thibault de Montbrial, se serait "entretenu avec des témoins potentiels de l'affaire". Et plus précisément avec une femme originaire de Sarcelles qui aurait "apporté des précisions qui allaient dans le sens et l'intérêt de Mme Diallo".
"Pour qu'elle la boucle, combien ?"
Début août, accuse l'avocat, cet adjoint, disant agir sur les consignes de ses chefs, aurait sollicité "de façon pressante" l'un des proches de la jeune femme, lui demandant même à son sujet : "Pour qu'elle la boucle, combien ?"
Thibault de Montbrial estime que le but était de bloquer les deux procédures en cours à New-York, pénale comme civile.
Peut-être une ancienne liaison de DSK
L'identité de la femme qui aurait subi ces pressions n'a pas été révélée. Cependant, fin juillet, une femme qui disait avoir entretenu une liaison avec Dominique Strauss-Kahn, lui-même ancien maire de Sarcelles, avait affirmé dans le JDD, avoir été contactée par Kenneth Thompson.
Elle avait précisé que Kenneth Thompson, alors à la recherche de témoins dans le but de révéler "la véritable personnalité" de DSK, était entré en contact avec elle depuis New-York.
Cependant, quelques jours plus tôt, elle avait prévenu lors d'une interview que son témoignage "servirait sans doute plus la défense que l’accusation".