TRIBUNAL. Dieudonné est de retour devant la justice. L'humoriste-polémiste est attendu mardi au tribunal correctionnel de Paris. Cette fois, il se retrouve opposé aux propriétaires du théâtre de la Main d'Or, son quartier général où il donne ses spectacles à Paris. Les détenteurs de la salle réclament son expulsion, la société avec laquelle le bail avait été signé ayant été depuis radiée du registre du commerce.
Mais en attendant, Dieudonné se produit toujours dans la salle située dans le 11e arrondissement de Paris. Après l'interdiction par le Conseil d'Etat de son spectacle "Le Mur", il joue désormais "Asu Zoa", une version présentée comme "édulcorée". Qu'en est-il vraiment ? Europe 1 s'est rendue à une représentation.
Mise à jour le 29/04/14 à 15h50 : Le tribunal de grande instance de Paris a renvoyé au 27 mai l'affaire opposant Dieudonné aux propriétaires du théâtre parisien de la Main d'Or.
Sous entendus et gestes équivoques. C'est un fait, l'humoriste prend bien soin de ne rien dire qui puisse tomber sous le coup de la loi. Tout est désormais dans les sous-entendus et dans les gestes que son public comprend instantanément. Ainsi, Dieudonné arrive toujours sur scène en esquissant une quenelle. Mais désormais il arrête tout de suite son geste : "c'est quand même moi qui pourrait finir en taule", plaisante-t-il. Autre exemple quand il se défend, à sa façon, d'être antisémite. "C'est quand même moi qui choisis si je suis antisémite ou pas. Je n'ai pas dit que je le ne serai jamais, mais pour l'instant, je suis en réflexion", s'amuse le polémiste sous les rires de l'assistance.
Patrick Cohen et sa "souffrance". Dieudonné revient ensuite sur le début de la polémique et ses propos à l'encontre du journaliste Patrick Cohen. Dans cette affaire, l'ancien partenaire d'Elie Semoun est visé par une plainte pour "injure publique à caractère antisémite". Mais là encore, il flirte avec la ligne rouge. Par exemple, quand il se vante d'être tout en haut d'une liste de personnes interdites de plateaux télé. "C'est Patrick Cohen qui a rédigé cette liste. Il a dit que j'avais un cerveau malade", assure-t-il.
L'humoriste relate ensuite un prétendu dialogue avec son avocat sur une possible réponse au journaliste de France Inter : "le Conseil d'Etat a dit que tu ne pouvais pas lui répondre parce qu'apparemment il aurait beaucoup souffert", explique l'avocat incarné par Dieudonné. Réponse de l'humoriste : "mais moi aussi j'ai souffert". Ce à quoi l'avocat coupe court : "oui mais 'eux', ça n'a rien à voir". Et il en va ainsi pendant plus d'une heure, devant un public hilare.
Un nouveau spectacle fin juin. Dieudonné donne désormais rendez-vous à ses aficionados le 26 juin prochain pour un nouveau spectacle, dans cette même salle. Une production qui s'appellera cette fois "Incitation à la haine". Et l'humoriste précise :"venez plutôt à la première, ça risque de ne pas durer très longtemps".
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