C’est une première en France. L'institut Paoli Calmettes, le centre régional de lutte contre le cancer de Marseille, propose depuis le 8 février à ses patientes souffrant d'un cancer du sein un nouveau traitement. Présentée comme "prometteuse" par l’institut, cette technique "permet de remplacer les 25 séances de radiothérapie habituellement pratiquées dans les semaines suivant la chirurgie".
Une radiothérapie durant l’opération
Cette nouvelle thérapie est pratiquée durant l’intervention, en salle d’opération, "juste après l'ablation de la tumeur". Les chirurgiens envoient alors des rayons concentrés à l’endroit-même de la zone opérée durant trente à quarante-cinq minutes. Cette irradiation partielle et mieux ciblée du sein permet de "réduire à moins de 5% le risque de récidives", "sans majorer la toxicité par rapport aux radiothérapies classiques", assure le centre.
Concrètement, ce traitement "raccourci", selon les termes du Pr Gilles Houvenaeghel de l'institut Paoli Calmettes interrogé par Europe 1, "va éviter les allées et venues tous les jours au centre de radiothérapie" et permet "une économie importante pour la Sécurité sociale". "L’autre bénéfice, c’est que le traitement va être très bien ciblé dans la zone où la tumeur a été enlevée", assure-t-il. Cette nouvelle méthode thérapeutique permet d’entrer "dans une phase de diminution de l’importance et de l’intensité de l’impact psychologique que peut avoir le traitement local et régional du cancer du sein", explique le spécialiste.
Toutes les personnes atteintes d’un cancer du sein ne peuvent bénéficier pour autant de cette méthode. Pour pouvoir être traitées par cette technique innovante, les patientes "doivent avoir plus de 60 ans et un certain type de tumeurs (tumeur unique sur bilan IRM de type canalaire infiltrant)". A ce jour, l'IPC estime à 80 le nombre de patientes qui pourraient être incluses dans la phase de démarrage de ce programme. Cette radiothérapie pourrait également être utilisée dans le traitement des carcinomes colorectaux ou "l'irradiation de certaines récidives pelviennes ou gynécologiques".
Une technique généralisée en 2014 ?
L'IPC de Marseille a été retenu par l'Institut national du Cancer (INCa) pour mener ce programme. Après évaluation des résultats prévue fin 2013, cette technique innovante pourra être généralisée à toute la France à partir de 2014.