Alors que le premier patient européen atteint par le virus a été rapatrié en Espagne jeudi, la France se prépare à accueillir de potentiels malades. Des mesures ont été prises pour limiter le risque de contamination du virus, qui a déjà causé la mort de 932 personnes.
Du transport des personnes suspectes à leur prise en charge dans des hôpitaux spécialement équipés : quel est le parcours d’une personne potentiellement infectée et d’un malade avéré ?
Dans l’avion
Le ministère de la Santé a établi une procédure de prise en charge d'éventuels cas suspects à bords des avions. Tous les passagers d'Air France au départ de Conakry (Guinée) et de Freetown (Sierra Leone) doivent ainsi remplir un questionnaire avant d'être soumis à un test de température dans l'enceinte de l'aéroport, sous peine de ne pas obtenir leur carte d'embarquement.
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En cas de suspicion, la conduite à tenir inclut l'isolement, selon Air France. Le potentiel malade devra ainsi porter un masque, et aura des toilettes réservées. Le personnel navigant devra de son côté utiliser des gants et du gel hydro-alcoolique, toujours selon la compagnie française. Par ailleurs, l’identité de tous les passagers en contact avec le cas suspect sera relevée.
Une fois en France
De retour d’une zone à risque (Guinée, Sierra Leone, Liberia et Nigeria), les voyageurs doivent surveiller quotidiennement leur température. Toute personne présentant, dans un délai de 21 jours après son retour d'une zone à risque, une fièvre supérieure ou égale à 38,5° doit être considérée comme un cas suspect et être signalée au Centre 15.
Le patient n’est considéré atteint par le virus qu’après une analyse biologique réalisée par l'un des deux laboratoires de référence français. Un seul est utilisé actuellement, selon le ministère de la Santé. Il s'agit du laboratoire du Centre national de référence des Fièvres hémorragiques virales (FHV) basé à Lyon, rattaché à l'Institut Pasteur.
Les hôpitaux de référence
La France dispose également d'hôpitaux de référence dans chaque région vers lesquels adresser le malade pour qu'il soit pris en charge au mieux, à la fois pour lui même et pour éviter la contagion", a souligné Marisol Touraine, ministre de la Santé, la semaine dernière dans Le Parisien.
Ces établissements possèdent des chambres d'isolement. Leurs noms n'ont pas été rendus publics par le ministère, qui précise qu'il ne communiquera pas non plus sur les cas suspects, mais uniquement sur les cas confirmés.
L’exemple de l'hôpital Bichat
A Paris, plusieurs hôpitaux sont équipés pour accueillir de tels patients. Il s’agit entre autres de La Salpêtrière, de Necker pour les enfants, ou encore de l'hôpital Bichat. Dans ce dernier centre hospitalier parisien, les potentiels malades pénètrent ainsi dans le bâtiment abritant le service des maladies infectieuses et tropicales (SMIT) sans croiser d’autre patients.
Tout est fait pour que les contacts soient minimisés. Une fois dans le service, le patient s’habille et se déshabille dans des sas, et ses vêtements sont placés dans des sacs qui seront ensuite incinérés. Les chambres sont par ailleurs à pression négative - un équipement requis dans le cas de maladies à transmission respiratoire -, bien qu'il y ait très peu de transmission respiratoire du virus.
Ces dernières semaines, trois chambres d'isolement sur les sept existantes ont été rouvertes. Si nécessaire, d’autres pourraient suivre.