L'info. Le taux de réussite au bac serait-il un trompe-l'œil ? Selon les chiffres de l'Insee, qui s'est penché sur la scolarité de 18.000 élèves de la sixième à la terminale pendant dix ans, les élèves français auraient le plus grand mal à arriver au bac sans encombre. Les deux-tiers d'entre eux seraient ainsi confrontés au redoublement au cours de leurs études. Et si, la plupart du temps, c'est le niveau qui est en cause, dans un cas sur cinq, c'est l'élève lui-même (ou sa famille) qui demande le redoublement, afin d'obtenir une meilleure orientation.
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Les défavorisés plus exposés. Selon l'Insee, ces piètres performances montrent avant tout l'incapacité de l'Education nationale à briser les barrières sociales entre les jeunes. Dans la majorité des cas, les non-redoublants sont des fils et filles de cadres et d'enseignants, dont les parents vivent ensemble. En clair, les plus défavorisés sont souvent les plus laissés pour compte.
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"Laisser plus de place à l'accompagnement". Un phénomène qui, pour Claire Krepper, spécialiste des questions de scolarité au syndicat des enseignants Unsa, pourrait être éliminé. Selon elle, les plannings des élèves ne laissent pas à leurs professeurs la possibilité de leur venir en aide : "Il faut que dans l'emploi du temps des élèves, il y a de la place pour un véritable accompagnement. Cela permettrait d'apporter des réponses rapides à la difficulté scolaire, et non d'attendre la fin de l'année pour prononcer un redoublement", estime-t-elle. "Cela implique de mieux former les enseignants à prendre en charge correctement les élèves qui ont des difficultés". Une formation, qui à son avis, leur manque cruellement à l'heure actuelle.