L'INFO. Les élèves ne sont pas les seuls à être sanctionnés en cas de retard l'école. Dans plusieurs communes, les parents sont vivement incités à venir chercher leurs enfants avant la fermeture de la garderie… sous peine d'être "punis". Mais eux ne vont pas au coin. La sanction ? Une amende, dont ils doivent s'acquitter en cas de retard. Dernière mairie en date à avoir voté un tel dispositif : Bourogne, une petite ville du Territoire-de-Belfort. À partir de mardi, les parents devront payer 5 euros par quart d'heure de retard après 18h30, heure de fermeture des garderies de primaire et maternelle.
La raison. "De façon répétée, certains parents viennent chercher leurs enfants après 18h30 et nous avons l'impression que cela se généralise", déplore ainsi Jean-François Roost, le maire de cette ville de 2 000 habitants. "Pour essayer de préserver la vie familiale de nos agents, qui ont eux aussi des obligations, on a instauré cette règle", a justifié l'élu sans étiquette.
D'autres villes. Bourogne n'est pas un cas isolé. Comme le rappelle Le Point, à Asnières-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, la mairie impose depuis janvier une amende de 1 à 10 euros, selon les revenus, par quart d'heure de retard. À Fresnes (Val-de-Marne) également, une pénalité de 10 euros par retard de 10 minutes et par enfant est imposée. Au-delà de 30 minutes, le forfait passe à 30 euros. Pour ces communes, la raison est aussi financière. Asnières estime ainsi à 9.000 euros par an le surcout engendré par le retard des parents, en paiement des heures supplémentaires du personnel. Or, d'après Le Parisien, les retards ont baissé de 15% dans cette ville des Hauts-de-Seine, quelques semaines seulement après la mise en place de la mesure.
Des critiques. La FCPE, représentant les parents d'élèves, voit d'un très mauvaise œil ce dispositif. "Le maire ferait mieux de s'interroger sur les motifs de retards des parents. Nous militions pour une véritable gratuité de l'éducation et cette mesure met à mal ce principe", déplore ainsi Marie-Laure Schneider, responsable de la FCPE du Territoire de Belfort, interrogée par Metro. D'autant que pour elle, la mesure pourrait s'avérer contre-productive : "faire payer les parents en retard, c'est aussi leur permettre avec plus de facilité et moins de culpabilité de l'être. Certains préfèrent bien des amendes plutôt que de payer un parcmètre."