A la tête d’un des trois seuls ministères épargnés par les coupes budgétaires, Vincent Peillon a annoncé, jeudi, sur France Culture, le recrutement de "près de 40.000 professeurs" en 2013. Une manière de rappeler que l’éducation est une priorité pour le gouvernement et l’un des engagements forts du candidat Hollande. Pendant la campagne, le chef de l'Etat s'était en effet engagé à créer 60.000 postes dans l'Education, durant son quinquennat.
Parmi ces 40.000 postes, environ 22.000 concerneront le remplacement de professeurs partant à la retraite, a précisé le ministère, indiquant que le détail serait communiqué lors de l’examen du projet de loi de finances 2013. Principale question : dans quelles disciplines ces enseignants seront recrutés.
Des recrutements dans l'urgence...
Le précédent gouvernement avait programmé 80.000 suppressions de postes entre 2007 et 2012, suivant la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
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Pour la rentrée 2012, le gouvernement a déjà réduit à 13.000 les suppressions de postes décidées par la droite, en réinjectant 1.000 postes de professeurs des écoles. Et pour faire face à la pénurie de profs qui se fait sentir depuis la rentrée dans certains établissements, Vincent Peillon a annoncé qu'il allait recruter "dans les jours qui viennent" 90 professeurs. Au-delà de ces 90 postes, le ministre a encore annoncé une discussion avec les représentants syndicaux pour rouvrir, au-delà des 1.000 professeurs, "les listes complémentaires" aux concours d'enseignants "car il y aura des tensions de remplacements".
... et qui pourraient être difficiles
Reste une inquiétude pour les syndicats : comment trouver des candidats pour exercer le métier d'enseignants, qui reste mal rémunéré et souvent décrit comme difficile ? "Au jour d’aujourd’hui, la question est 'est-on capable de recruter dans des conditions normales 40.000 enseignants pour la rentrée en 2013 ?'. C’est-à-dire des candidats qui vont devoir présenter les épreuves d’admission définitives au moins de juin. Or aujourd’hui, nous recrutons avec difficulté dans le second degré, et en particulier dans certaines disciplines", a fait remarquer Daniel Robin, le co-secrétaire national du SNES, le principal syndicat du secondaire. Il n'hésite pas à parler d'une "ambition qui va être très difficile d’atteindre".