Education : la carte des postes supprimés

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avec agences , modifié à
Près de 14.000 postes seront supprimés en 2012 dans toutes les académies de France.

Qu'elles aient davantage d'élèves par rapport à 2011 ou non, toutes les académies françaises à l'exception de la Guyane seront mises à contribution. Le gouvernement a en effet prévu 14.000 suppressions de postes dans l'Education nationale pour la rentrée prochaine.

Comme l'an dernier, le ministère a choisi de dévoiler une semaine avant Noël aux syndicats la répartition académie par académie des efforts demandés. Europe1.fr fait le point.

Le Nord le plus touché

Globalement, écoles, collèges et lycées confondus, c'est la région du Nord-Pas-de-Calais qui sera la plus mise à contribution. Elle va devoir se séparer de 1.020 enseignants (dont 32 emplois administratifs). Et encore, c'est sans compter les suppressions de postes d'étudiants stagiaires en Master 2, pourtant conçus pour leur faire connaître les classes. La région paie là sa démographie en baisse.

Les raisons de ces suppressions de postes sont cependant avant tout budgétaires. Car sur les 29 académies (sur 30) qui vont perdre des enseignants, de nombreuses vont connaître une hausse des effectifs d'élèves à la rentrée 2012, surtout en collèges mais aussi en primaire.

Pour les écoles, les académies qui perdront le plus de postes, en valeur absolue, sont Lille (399 suppressions), Nancy-Metz (367), Versailles (260), Amiens (235), Créteil (233), Toulouse (227) et Aix-Marseille (219).

En collèges et lycées, ce sera Lille (589), Versailles (495), Nancy-Metz (425), Créteil (362), Aix-Marseille (285), Lyon (263) et Grenoble (260).

A noter que le ministère a préparé avec l'Association nationale des élus de la montagne (Anem) une circulaire prévoyant une "concertation en amont" et "la prise en compte des contraintes propres aux écoles de montagne". Le gouvernement veut éviter de nouvelles tensions, alors que les suppressions de classes en zones rurales ou de montagne font souvent face à des résistances. Par exemple, à Puy-Saint-Vincent dans les Hautes-Alpes, le maire a créé l'an dernier une classe privée hors Education nationale pour garder sa maternelle.

Remplaçants et intervenants dans la ligne de mire

Du côté des syndicats, on s'interroge pour savoir où le ministère va bien pouvoir trouver des emplois à supprimer. D'autant que Nicolas Sarkozy, face aux mécontentements locaux qu'avaient provoqué des mesures similaires en 2011, avait promis qu'il n'y aurait pas plus de fermetures que d'ouvertures de classes en 2012.

Pour tenir cette promesse présidentielle, les syndicats prévoient que le gouvernement va surtout supprimer des postes de remplaçants, d'intervenants en langue, de "Rased" spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire, et poursuivre la baisse de la scolarisation des deux-trois ans (passée en 10 ans de 34% à 13%).

"Le ministère s'acharne contre l'école primaire alors même que l'OCDE pointe la faiblesse du taux d'encadrement du premier degré", s'insurge le SNUipp, premier syndicat des écoles, qui appelle déjà à des "mobilisations unitaires" quand seront connues début 2012 les suppressions école par école.

Luc Chatel assure lui qu'il y a encore de la marge puisqu'il y a dans l'ensemble du système scolaire "35.000 professeurs de plus et 500.000 élèves de moins" qu'en 1990. Un argument qui ne convainc ni la gauche ni les syndicats.

> Vous pouvez voir ici la carte des suppressions de postes dans le primaire réalisée par le SNUipp.