Education : la mixité n’a pas que du bon

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avec Noémie Schultz , modifié à

Une étude pointe du doigt les effets pervers de la cohabitation filles-garçons à l’école.

L’un des grands acquis de mai 68 commence à être remis en question. La mixité dans les écoles, les collèges et les lycées n’est plus gage d’égalité entre les sexes. C’est ce que dévoile une récente étude sur la mixité.

Moins d’attention pour les filles

Sortie au beau milieu de l'été, l’enquête réalisée par la sociologue Marie Duru-Bellat, montre que mélanger les filles et les garçons peut avoir des effets négatifs. Epluchant les résultats de centaines d'expériences dans le monde entier, la sociologue s'est aperçue que dans les classes mixtes, les enseignants consacrent moins de temps aux filles qu'aux garçons.

"Les enseignants sont comme les autres et amènent dans la classe tous les stéréotypes", explique Marie Duru-Bellat :

La réflexion sur la mixité en est à ses balbutiements. Mais depuis 2003, des ouvrages sont régulièrement publiés sur le sujet. Certains établissements privés ont même commencé à faire des aménagements. A Saint Jean de Passy, un établissement très renommé du 16e arrondissement de Paris, il existe des classes de filles et des classes de garçons depuis neuf ans.

Un choix assumé par la directrice Marie-Odile Idrac. "Ils n’ont pas le même rythme, ni les mêmes motivations. Notre structure éducative leur permet de développer leurs talents dans un contexte où ils sont parfaitement reconnus et appréciés", explique-t-elle.

Une parole plus libre

Et visiblement, les élèves apprécient. Ciblée, uniquement sur le collège, cette non-mixité ne dure que quatre ans, puisqu’en primaire et au lycée les filles et les garçons sont mélangés. "S’il y avait des garçons dans la classe, il y aurait plus de bazar. Il peut y avoir des problèmes de timidité. Il y a des choses qu’on n’osera pas forcement dire devant eux", confie une élève de troisième.

La question de la mixité intéresse de plus en plus l’Education nationale. Mais il n’est pas question de remettre en cause la mixité, principe fondamental de la scolarité. En revanche, il est envisagé de cibler des expérimentations sur la période très sensible de l'adolescence, sur les années collège. Une des idées serait par exemple d'aménager des temps de classe non mixtes, quelques heures par semaine.

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