Difficile de tirer un bilan objectif de la grève de mardi dans les écoles, collèges et lycées de France. Selon le ministère de l'Education nationale, le taux de participation était de 15,55% dans le primaire, et 12,41% dans le secondaire. Les syndicats, et notamment le Snes, faisaient état de leur côté de 42% de grévistes dans le second degré.
A Paris, la manifestation nationale a réuni entre 9.000 personnes selon la police et 20.000 selon les organisateurs. Des actions se déroulaient également en régions : à Toulouse, entre 1.000 et 1.800 personnes selon les sources ont défilé sous la pluie. Ils étaient quelques centaines à Agen, Pau et Bordeaux. Au Mans, plus d'une centaine de manifestants ont envahi l'inspection académique pour protester contre la disparition de 52 postes de Rased, ces enseignants spécialisés dans la lutte contre l'échec scolaire.
"Des demandes déterminées"
Au coeur de cette mobilisation : le dossier des suppressions de postes. A la rentrée 2012, 5.700 des 14.000 postes supprimés le seront dans le primaire, contre 6.550 dans les collèges et lycées. La suppression de 2.500 postes de Rased. "Ce sont les enfants qui ont les plus grands besoins qui risquent d'être mis à l'écart", a ainsi expliqué à Europe 1 le directeur d'une école parisienne.
Mais les suppressions de postes ne sont pas la seule raison qui a conduit les professeurs de tous niveaux dans les rues pour manifester. "Suspensions des suppressions de postes, retrait des projets de décrets sur l'évaluation des enseignants, remise à plat de la formation professionnelle, amélioration des conditions de travail et du pouvoir d'achat..." : le communiqué du premier syndicat du premier degré faisait une longue liste des raisons qui ont poussé les enseignants à la grève.
"Pas question de faire disparaître l'inspection"
Le projet de réforme de l'évaluation, supposé entrer en vigueur à la rentrée 2012, est en effet ressenti avec davantage d'acuité dans le secondaire où l'évaluateur deviendrait le seul chef d'établissement, à l'occasion d'un entretien tous les trois ans qui déterminerait l'évolution du salaire.
Un point sur lequel le ministère de l'Education a cherché à rassurer. "Le dispositif que nous proposons comporte un entretien individuel avec le supérieur hiérarchique direct" et "cet entretien va bien sûr s'appuyer sur l'inspection car il n'est pas du tout question de faire disparaître l'inspection comme je l'entends de-ci de-là", a ainsi expliqué Josette Théophile, directrice générale des ressources humaines.