Recherche d'un "consensus". Surtout, ne pas faire de vagues. Najat Vallaud-Belkacem a souhaité mardi que l'éducation à l'égalité filles-garçons à l'école fasse "consensus", lors de la présentation des outils pédagogiques qui succède à l'expérimentation des "ABCD de l'égalité". Cet outil pédagogique, testé dans 275 écoles l'an passé, avait été attaqué avec virulence par l'extrême droite et les antimariage gay au nom d'un prétendu enseignement de la "théorie du genre" à l'école. Pour éviter les intox, le nouveau dispositif joue donc la carte de la transparence avec un site dédié accessible aux enseignants comme aux parents.
Des parents associés. Comme elle s'y était engagée lors de sa conférence de rentrée, Najat Vallaud-Bekacem a insisté sur la nécessaire association des parents au dispositif. "La meilleure façon d'éviter les malentendus (...) les manipulations telles qu'on a pu les connaître l'année dernière c'était d'associer tous les acteurs", a-t-elle déclaré, mardi matin.
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Eviter les intox. Pour associer tout le monde, enseignants comme parents d'élèves, un site Internet dédié comprenant une centaine de "pistes pédagogiques" est à la disposition de tous. Une manière de rendre totalement transparente la démarche de la ministre, accusée depuis sa nomination rue de Grenelle de promouvoir le "genre" à l'école et d'éviter les intox.
Exit le mot "genre". Sur le site, qui affiche d'ailleurs une page d'accueil des plus classiques, on peut lire ceci : "Depuis 1989, la loi a confié à l'école la mission de favoriser l'égalité entre filles et garçons". Interrogée sur le terme "genre", chiffon rouge pour les détracteurs des ABCD de l'égalité, NVB a estimé que ce mot n'était absolument "pas tabou" tout en justifiant que le terme ne soit pas utilisé dans les nouveaux outils pédagogiques.
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De la maternelle au bac. Le plan prévoit aussi une formation pour les nouveaux professeurs dans les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation et un module en ligne de trois heures pour les enseignants en poste. L'idée étant que chacun trouve des outils pour le travail en classe et hors classe, de la maternelle au baccalauréat.
"Ce dont il est question, c'est comment moi, enseignant, dans ma classe, sans le vouloir, je reproduis des stéréotypes qui en réalité freinent les ambitions et les possibilités des filles et des garçons", a expliqué la ministre. Une directrice d'école maternelle déjà sensibilisée a ainsi expliqué qu'on ne disait plus "l'heure des mamans" mais "l'heure des parents", qu'on n'appelait plus systématiquement la mère plutôt que le père quand un enfant était malade.
Deux exemples d'outil pédagogique pour les maternelles :